Dans cette grande messe de l’écologie, l’Algérie est représentée à Marrakech par Abdelkader Bensalah et Ramtane Lamamra.
La ville marocaine de Marrakech est, depuis hier, la capitale internationale du climat. Organisant la 22e Conférence mondiale pour le climat (COP22), un an après Paris, Marrakech ambitionne de faire avancer le dialogue mondial sur cette question dans un contexte assez défavorable, marqué par l’arrivée d’un «climatoseptique» à la Maison-Blanche.
En effet, Donald Trump, président d’un des principaux pays pollueurs de la planète, affiche ostensiblement son refus du discours écologiste. A cet écueil de taille, il faut ajouter le défi de poursuivre sur l’élan de la COP21 de Paris. Autant dire que la partie sera très difficile, au moment où la planète a enregistré des pics de chaleur sans précédent, depuis le mois de janvier dernier.
Le centre où doit se tenir la conférence grouille de monde, tous mus par l’espoir de parvenir à des accords sérieux pouvant parvenir à réduire la hausse de la température à 2° Celsius. Mais ce ne sont pas ces volontaires qui font la décisison et encore moins les chefs d’Etat africains qui se sont précipités à Marrakech, pour trouver des solutions aux effets de la dérégulation climatique qui ont déjà fait des millions de morts et d’autres millions de réfugiés climatiques, dans le continent noir. Une dizaine de présidents, en majorité africains, ont ainsi reçu un accueil officiel à l’aéroport de Marrakech.
Dans le lot il y a le chef d’Etat soudanais, Omar El Béchir, recherché depuis 2009 par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre au Darfour. Une épine politique dans le pied de «la planète verte», sauf que cette condamnation n’est pas reconnue par l’ensemble des pays africains, dont nombre ont reçu le dirigeant soudanais. Par cette «entrave» aux règles de la CPI, le Maroc affiche une sorte de solidarité interafricaine, histoire de faire d’une pierre deux coups et marquer ainsi son nouveau positionnement par rapport à l’Union africaine.
Mais dans le même temps, les autorités du royaume n’ont pas pu s’empêcher de mêler la politique à ce rendez-vous mondial en humiliant la vice-présidente du Parlement panafricain, Souielma Beirouk à l’aéroport de Marrakech. Le tort de Mme Beirouk est d’être députée sahraouie élue en mai 2013 au poste de vice-présidente du Parlement panafricain pour le Nord-Ouest de l’Afrique.
La parenthèse politique fermée, les enjeux de cette COP22 retiennent l’attention de très nombreux décideurs et la «star» de la conférence n’était pas présente à Marrakech et n’a présentement aucune fonction officielle. Il s’agit bien entendu de Donald Trump qui était dans toutes les discussions.
Beaucoup d’intervenants, dont le secrétaire général de l’ONU et le président français ont directement appelé le nouveau président américain à «respecter les engagements» pris par son pays. «Les Etats-Unis, première puissance économique du monde, deuxième émetteur de gaz à effet de serre, doivent respecter les engagements qui ont été pris», a clamé le président français, dont le discours a été apprécié. Mais au vu des déclaration de Trump rien n’est moins sûr.
Dans cette grande messe de l’écologie, l’Algérie est partie à Marrakech avec son plan «vert», dont une partie devrait bénéficier d’un financement international. Ramtane Lamamra et Abdelkader Bensalah défendront certainement le point de vue d’Alger. Mais dans les négociations serrées entre grands pollueurs, l’Algérie a un statut de petit pays, mais subit tout de même les effets du réchauffement climatique, plus encore que les Etats-Unis et la Chine.