Cette fois-ci, c’est la dèche ! Bien que mastodonte régional avec tout le poids que lui confère son statut d’institution publique, l’EPTV ne diffusera pas les rencontres de Coupe d’Afrique de la sélection nationale.
Pour justifier son échec à obtenir les droits de retransmission, l’Entreprise publique de télévision a, une nouvelle fois, axé son argumentaire sur le démodé refrain du chantage qu’exercerait le groupe qatari BeIn Sports.
Or, l’EPTV n’explique pas, pour autant, les motifs qui la conduisent à courir chaque fois après ces fameux droits dans les toutes dernières minutes, sans réelle stratégie prévue d’avance. La direction de la Télévision étatique n’élude pas non plus le mystère de son mode d’action archaïque et doublement pénalisant qui consiste à se réveiller dans les temps morts pour tenter d’obtenir cette permission en deuxième main sans jamais avoir songé, en tant qu’entreprise d’un État riche, à soumissionner auprès des véritables détenteurs de ces droits au moment voulu et non pas attendre le dernier moment pour se mettre à la merci de l’humeur de leurs alter ego qataris.
“L’EPTV, surprise par des droits dorénavant exigés et atteignant, aujourd’hui, des sommets jamais égalés (35 millions d’euros NDLR) pour une manifestation sportive organisée en Afrique, réitère cependant, son engagement à continuer d’assumer pleinement sa mission de service public en persévérant dans sa quête de solutions qui permettraient au téléspectateur algérien de suivre les grands évènements sportifs en toute sérénité et quiétude”, promet dans son communiqué, comme cadeau de consolation, l’entreprise publique de télévision, comme pour tenter de minimiser ce qu’il convient de qualifier d’énorme ratage.
“L’EPTV regrette qu’une telle situation, au demeurant très fâcheuse, née de l’attitude incompréhensible du détenteur des droits, prive des millions de téléspectateurs, non seulement en Algérie, mais également dans toute la région, de regarder les matchs de leurs équipes nationales dans la plus importante compétition sportive du continent africain, et ce, malgré tous les efforts déployés pour trouver un terrain d’entente à même de rapprocher les positions des différentes parties” a, d’ailleurs, essayé d’expliquer ladite institution pour justifier cette première dans les annales cathodiques.
Mais au lieu de faire dans une démagogie de bas étage, d’essayer d’expliquer ce qui aurait dû être sanctionné sous d’autres cieux plus regardants sur la compétence de leurs cadres dirigeants, l’EPTV aurait énormément gagné en crédibilité en rappelant, simplement, une vérité connue de tous, à savoir que l’Algérie ne dispose pas d’un solide groupe télévisuel à même de pouvoir s’offrir une CAN.
C’est la première fois que les téléspectateurs algériens seront privés des rencontres de leur sélection dans une telle épreuve.
Il ne sert, en effet, à rien de parler de “chantage”, de “situation fâcheuse”, ou encore “d’efforts déployés” quand on n’a pas les moyens de sa politique et qu’on n’arrive pas à assurer au simple citoyen un service minimum, consistant à pouvoir suivre de simples rencontres de la Coupe d’Afrique des nations.
Ultime solution de replâtrage des pouvoirs publics : l’installation d’écrans géants dans les villes, pour permettre à ceux qui n’en ont pas les moyens de suivre la CAN sur le bouquet … qatari !