L’entrée en vigueur de la surtaxe prévue en octobre / Facture des importations : 4 ans de baisse !

L’entrée en vigueur de la surtaxe prévue en octobre / Facture des importations : 4 ans de baisse !

Écrit par Hakim Ould Mohamed

Les importations continuent à culminer à des niveaux problématiques. Elles n’ont connu qu’une légère baisse à 30,394 milliards de dollars de janvier à août, contre 31,142 milliards de dollars à la même période de l’année écoulée, soit une diminution de 748 millions de dollars seulement, correspondant à une baisse de -2,4%.

L’Exécutif s’est engagé depuis trois exercices déjà, sous Abdelmalek Sellal, Abdelmadjid Tebboune et sous Ahmed Ouyahia, à ramener la facture des importations à des niveaux soutenables. Force est de constater qu’en trois ans, les choses n’ont que très peu évolué, comparativement aux objectifs d’économies annoncés par les différents gouvernements qui se sont succédé ces trois dernières années. A l’horizon 2020, si les indicateurs financiers et macroéconomiques restent en l’état, le pays a besoin de faire une économie de 10 à 15 milliards de dollars sur sa facture d’importation pour pouvoir la soutenir. En attendant l’entrée en vigueur de la surtaxe prévue dans la loi de finances complémentaire 2018, les mesures d’encadrement du commerce extérieur prises durant l’année 2016 et renforcées en 2017 ont permis de réduire la facture des importations de près de 1,1 milliard de dollars sur les deux derniers exercices. Elle est passée de 47 milliards de dollars en 2016, année durant laquelle les premières mesures d’encadrement étaient entrées en vigueur, à 45,9 milliards de dollars en 2017. Le recul, en valeur, des importations sur les deux exercices n’était que de 2%.

Sur quatre ans, la moisson est, cependant, appréciable, même si des efforts restent à faire, car l’année 2014, durant laquelle le baril de Brent caracolait à plus de 100 dollars, est loin d’être une référence, étant donné que le métier de l’importation connaîssait à cette époque-là ses moments de gloire jamais égalés. En tout cas, 2018 marque la quatrième année consécutive où les importations enregistrent une réduction. Sur les trois exercices 2014, 2015 et 2016, les économies réalisées ne sont pas à occulter, 6,9 milliards de dollars entre 2015 et 2014 et 4,7 milliards de dollars entre 2016 et 2015. Comme ses prédécesseurs, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a décidé de ramener la facture d’importation à des niveaux soutenables, en mettant en place, dès le mois de janvier dernier, une batterie de restrictions et de mesures réglementaires qui allaient se substituer aux licences d’importation instituées par Abdelmadjid Tebboune. Le dispositif version Ouyahia, en vigueur depuis janvier 2018, comporte des mesures à caractère tarifaire prévues par les dispositions de la loi de finances pour 2018, dont l’élargissement de la liste des marchandises soumises à la taxe intérieure de consommation (TIC) au taux de 30%, pour 10 familles de produits finis, ainsi que le relèvement des droits de douane pour 32 familles de produits finis. D’autres dispositions, à caractère quantitatif, portaient sur la suspension provisoire à l’importation de 45 familles de produits finis et la mise en place d’un contingent quantitatif pour les véhicules automobiles. D’autres mesures bancaires et administratives portaient sur l’exigence d’une domiciliation bancaire préalable, dont la couverture financière a été portée à 120% du montant de l’opération, ainsi que de divers documents relatifs à la qualité des produits importés, voire à une autorisation préalable des instances en charge du commerce extérieur. Les mesures quantitatives allaient être remplacées par une surtaxe incluse dans la loi de finances complémentaire 2018 et dont l’entrée en vigueur a été retardée, faute d’une liste exhaustive des produits concernés. Selon des indiscrétions, les premiers listings verront le jour sous peu, permettant au gouvernement de mettre en application la surtaxe qui doit se substituer aux dispositions quantitatives comprises dans la loi de finances de l’actuel exercice. L’entrée en vigueur de ladite disposition de la loi de finances complémentaire 2018 serait pour ce mois d’octobre, à en croire certaines organisations professionnelles qui ont eu à travailler avec le ministère du Commerce sur les listes des produits éligibles à la surtaxe.