L’entv passe à la TNT dans l’indifférence des pouvoirs publics, Quand l’Etat gaspille ses munitions

L’entv passe à la TNT dans l’indifférence des pouvoirs publics,  Quand l’Etat gaspille ses munitions
Il est devenu très difficile de réunir dans un même bouquet les chaînes nationales publiques et privées

La grande interrogation demeure le passage sous silence d’une avancée aussi importante que la couverture sur presque tout le territoire national par la TNT.

Où est passée la chaîne publique «Programme national»? Les Algériens ont beau jouer entre les satellites et les installations, la Chaîne nationale terrestre demeure invisible. Sans aucun préavis, ni indication, depuis un mois et malgré les multiples installations et adaptations, on ne peut plus recevoir normalement cette chaîne.

A moins de se mettre à la TNT (télévision numérique terrestre) qui est actuellement opérationnelle sur 85% du territoire national, selon un responsable de la TDA (Télédiffusion d’Algérie), qui explique que depuis l’entrée en service d’un nouveau satellite dans le champ des satellites AB3 et Nilesat, il est devenu très difficile de réunir dans un même bouquet les chaînes nationales publiques et privées.

La seule solution efficace qui pourrait régler ce problème, serait de prévoir une installation TNT uniquement pour les chaînes nationales publiques, et une autre pour les autres bouquets, car la combinaison des deux satellites AB3 et Nilesat n’est plus possible. Or, la grande interrogation demeure le passage sous silence d’une avancée aussi importante que la couverture sur presque tout le territoire national par la TNT. Les observateurs s’interrogent fortement sur ce manque cruel de communication, et considèrent comme grave le fait que les Algériens soient privés de la chaîne qui porte la voix du gouvernement et qu’elle disparaisse totalement du champ télévisuel.

D’autant plus que l’intérêt que portent les Algériens à cette chaîne demeure important, et ce, en dépit de toutes les railleries qu’on lui assène, tantôt nommée «l’Unique» ou «l’orpheline».

Il n’en demeure pas moins que les Algériens tiennent à leur chaîne nationale, et ne comprennent pas, du moins ceux que nous avons rencontrés, qu’on puisse l’isoler ou la soustraire au champ visuel de la sorte, et rendre aphones tous les messages de l’Etat.

Ceci en plus de certains programmes à même d’apporter l’information officielle. Plus grave encore, est l’obligation soudaine de se doter de l’équipement adéquat pour la réception de la TNT, et le temps perdu à trouver des solutions intermédiaires, pour la plupart éphémères, alors qu’il aurait fallu juste sensibiliser la population sur la possibilité de se mettre sur le réseau TNT. Là aussi, un problème de taille se pose, et n’est en réalité que la conséquence d’un défaut de communication et d’information flagrant. Du fait que les composants essentiels pour l’installation de la TNT, aussi simples soient-ils demeurent introuvables. Il s’agit de la fameuse antenne UHF «Râteau», et un décodeur TNT sur le récepteur en utilisant le récepteur analogique classique équipant nos foyers.

Sur un plan purement économique, le manque à gagner sur la fabrication de ces composants s’avère important et peut se chiffrer à des millions de dinars, mais aurait pu être évité.

Et pour cause, si la sensibilisation n’avait pas fait défaut, plusieurs microentreprises financées par l’Ansej, pour ne citer que ce canal de financement, auraient été créées et seraient en train de produire aujourd’hui, et auraient de surcroît, généré de l’emploi. Cela, en plus de la création des petites unités de prestation de service pour l’installation. D’un autre côté, l’importance de l’investissement qui a permis de couvrir 85% du territoire national, relève d’un effort exceptionnel de la part des pouvoirs publics. Pour nombre d’observateurs, il est inconcevable de consacrer autant de moyens pour la réalisation d’un réseau qui ouvre l’accès à une modernisation des installations de réception télévisuel, sans avoir pensé à mener une vraie campagne de sensibilisation et d’information. D’autant plus qu’en réalité, pour peu que le décodeur soit disponible sur le marché, recevoir la chaîne la plus importante du bouquet des chaînes publiques, demeure une formalité.

Malheureusement, les Algériens qui n’ont pas la chance d’avoir un téléviseur doté d’un décodeur intégré, se débattent toujours pour trouver une combinaison pour orienter leurs paraboles.

Les autres n’ont qu’à s’armer de patience, en attendant que les composants de l’installation TNT soient disponibles, pour jouir d’une réception complète et opérationnelle du bouquet de toutes les chaînes algériennes.