Jean-Pierre Raffarin, arrivé hier à Alger, doit finaliser avec le ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement plusieurs projets d’investissement arrivés à maturité.
L’ambassadeur M. Serge Degallaix, conseiller diplomatique de M. Jean-Pierre Raffarin, avait déjà livré quelques premières conclusions sur les enjeux de la mission de l’envoyé du président français aux participants au forum “Les rencontres Algérie”, organisé
les 8 et 9 février derniers par UBIFrance à Paris. M. Serge Degallaix a évoqué les progrès “encourageants” accomplis sur la douzaine de dossiers emblématiques en cours dont plus de 50% voyaient déjà une issue favorable, estimant que ces résultats “auraient sans aucun doute des effets d’entraînement”.
Pour le conseiller diplomatique de M. Jean-Pierre Raffarin, “le dialogue sur les questions économiques est bien engagé”. Trois grands dossiers d’investissement sont toujours gelés : le montage d’une usine de véhicules par Renault avec la SNVI ; la construction et l’exploitation d’un vapocraqueur par Total et la compagnie algérienne Sonatrach ; l’extension des capacités de production des cimenteries existantes et la création d’une nouvelle unité par Lafarge, relève Optimexport, qui cite une brève du Moci.com. En revanche, dans le cadre d’une convention signée avec l’Andi (Agence nationale de développement des investissements), Sanofi-Aventis va pouvoir se renforcer dans le pays avec une troisième unité de production de médicaments et un centre de stockage dans la ville nouvelle de Sidi-Abdallah.
Comme cet investissement est considéré comme une extension d’activité — l’accord avec l’Andi est, d’ailleurs, signé par Sanofi-Aventis Algérie —, le laboratoire pharmaceutique peut être propriétaire à 100%, comme pour ses deux autres unités de production.
Tout comme celui de l’usine de verre de Saint-Gobain ou encore l’usine de collecte et de traitement de lait cru de Bretagne international. Le ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, M. Mohamed Benmeradi, a indiqué samedi que six projets de partenariat algéro-français devront être finalisés lors de cette seconde visite à Alger de l’envoyé spécial français.
Hier, M. Jean-Pierre Raffarin a cité, aussi, le dossier du métro d’Alger. “Ce dossier me tient vraiment à cœur et nous faisons tout pour que le métro soit ouvert avant la fin de l’année”, a-t-il déclaré par téléphone à l’AFP, à quelques heures de son arrivée dans la capitale algérienne pour une visite de travail de deux jours. “Il y a encore des désaccords, mais il y a accord sur les médiateurs”, a-t-il souligné. “On est trop près du but pour que l’on s’éternise, et je vais user de toute mon influence pour régler les désaccords en cours sur les réclamations”, a-t-il indiqué, citant parmi ces dernières “la responsabilité des retards”, “le coût de ces retards” et les “conséquences financières”. “Les Algériens attendent ce métro”, a-t-il dit. Sa mise en service “serait un signal fort de notre coopération économique et sociale”, a-t-il ajouté. Pour rappel, le premier ministre, Ahmed Ouyahia, répondant aux questions des députés de l’Assemblée populaire nationale (APN), soulevées lors des débats autour de la déclaration de politique générale du gouvernement, le 31 octobre 2010, avait annoncé que le métro d’Alger sera opérationnel dès 2011. Le Premier ministre avait assuré que “le réseau avec des rames automatisées est prêt et le personnel chargé de la gestion du réseau a également été formé”. Selon M. Ouyahia, le retard pris dans la mise en service est lié à “l’achèvement de l’introduction en cours des nouvelles normes de sécurité”. Il a rappelé, à cet effet, qu’à la suite de l’incendie du tunnel du Mont-Blanc (France), intervenu en 2005, soit postérieurement à la conclusion du contrat du système intégral du métro d’Alger, les pays européens ont adopté de nouvelles normes et que l’Algérie a aussitôt réagi en les adoptant, à son tour, pour garantir au métro d’Alger “une sécurité maximale”. Cette seconde mission à Alger de l’ancien Premier ministre français sera également l’occasion d’évaluer la préparation du grand forum d’affaires prévu en Algérie le 31 mai prochain. Ce forum de trois jours, orienté sur les opportunités offertes sur le marché algérien, réunira les opérateurs français et algériens en charge du développement des entreprises et sera articulé autour de plusieurs thèmes portant sur les opportunités d’investissement.