Ils ne sont plus que 16. Trois signataires membres de la liste des 19 personnalités ayant demandé une audience au Président de la république Abdelaziz Bouteflika ont annoncé mercredi 11 novembre « ne plus faire partie de cette initiative », a rapporté hier l’agence de presse officielle.
Il s’agit de Zahira Yahi, Samia Zennadi et Rachid Hadj Nacer. Ces derniers ont annoncé leur retrait du « G 19 » dans un communiqué transmis à l’APS, à travers lequel ils « admettent avoir manifesté une certaine naïveté politique et de la précipitation ». A en croire la même source, les trois, désormais ex-membres signataires désormais du « G 19 » ont estimé dans le même document que « les événements ont pris une tournure qui ne [leur] rassemble pas », évoquant des « joutes verbales », « déclarations impulsives et partisanes ».
Zahira Yahi, Samia Zennadi et Rachid Hadj Nacer ont expliqué avoir signé la lettre adressée au Président de la république de « [leur] propre chef », ayant été affecté par « cette initiative citoyenne » menée par des personnalités historiques », à l’image de Mustapha Fettal, Abdelkader guerroudj et Zohra Drif.
Ils affirment ainsi « ne pas avoir été influencés ou soumis à une pression », reconnaissant tout de même avoir fait preuve d’une « certaine naïveté politique et de la précipitation ».
« Je fais cela pour l’Algérie »
Invitée au plateau de 19H Info de la chaîne Echorouk TV, Zohra Drif, membre signataire de la lettre, a estimé que le retrait de Zehira Yahi, Samia Zennadi et Rachid Hadj Nacer « ne porte aucun coup à la démarche » du groupe des 19. « Nous avons respecté la liberté des uns et des autres. Le texte a été approuvé par l’ensemble des signataires, a-t-elle déclaré. Si certains veulent revenir dessus, c’est leur droit », a fait savoir Zohra Drif.
Affirmant que cette initiative n’est pas « du tout affaiblie » par ces trois retraits, elle a révélé que le G19 reçoit « des centaines d’appels de personnalités désirant signer le texte et suivre cette démarche. »
L’invitée du 19H Info n’a pas non plus omis de répondre au politologue et journaliste Abed Charef, qui dit, dans un message lu par l’animateur Khaled Drareni, aimer Zohra Drif, « sa montagne, l’Ouarsenis et ses couffins qui transportaient la liberté », et dans lequel il estime « qu’elle n’a rien à faire dans cette galère. Qu’elle doit rester au-dessus. Qu’elle ne doit être ni pour ni contre le président, juste pour l’Algérie ».
La révolutionnaire du G19 a ainsi rétorqué « faire justement cela pour l’Algérie ».
« Il ne s’agit pas d’une démarche personnelle. J’exprime les inquiétudes que je vis concernant le présent et l’avenir de mon pays, a-t-elle réitéré. J’estime qu’il est de mon devoir, en qualité d’ancienne moudjahida, de rester fidèle au serment que nous avons fait en 1954 et à la mémoire des frères et soeurs aux côtés desquels j’ai combattu, et de ne pas me taire ».