Les annabis condamnent à l’unanimité l’agression de l’enfant subsaharien: L’innocence n’a pas de couleur

Les annabis condamnent à l’unanimité l’agression de l’enfant subsaharien: L’innocence n’a pas de couleur

Cet acte commis par un indélicat personnage, ne représente en aucun cas les habitants de la wilaya de Annaba.

Depuis la publication de la vidéo montrant l’enfant violenté dans une station de bus par un homme, la vague d’indignations a été tel un mot d’ordre pour une population, qui a estimé que l’acte n’engageait que son auteur. «Un enfant reste un enfant quel que soit le lieu, le temps et les circonstances entourant l’événement», se sont accordés à dire des dizaines de Annabis. Où qu’il aille, et loin de toutes considérations politico-religieuses, l’enfant est synonyme d’innocence. Une innocence qui n’a ni couleur ni odeur, mais qui se mesure à l’échelle des valeurs. Ce sont ces valeurs qui ont suscité l’indignation et le dénigrement de la population de Annaba. Un sentiment qui s’est quelque peu apaisé après l’annonce du dépôt de plainte par les pouvoirs locaux de la wilaya, mais surtout après l’identification de l’auteur de cette agression et son complice sur l’enfant subsaharien. Ce môme dont, le péché est, d’avoir demandé «la charité au nom de Dieu». «Mais ce n’est qu’un enfant, il aurait pu ne pas lui répondre, au lieu de le gifler», s’est insurgée Lamia. Chagrinée en son âme et conscience, cette maman de deux enfants a imaginé l’un de ses enfants violenté «j’ai imaginé mes enfants à la place de ce gamin. Cela m’a fendu le coeur. Seuls les parents peuvent ressentir cet état d’âme». Du coup, une autre femme intervient, en expliquant que «personne n’est à l’abri. Si ces Subsahariens sont chez nous, c’est parce qu’ils ont fui les guerres et la misère dans leur pays», a lancé l’interlocutrice en nous apostrophant demandant: «N’avons-nous pas été nous-mêmes, durant le colonialisme des réfugiés, chez des pays voisins et amis»? En effet, si ces centaines de Subsahariens sont aujourd’hui, chez-nous, c’est parce que leurs conditions sociales ont été bafouées de plein fouet, par l’instabilité sécuritaire dans leur pays d’origine. Notamment dans les pays du Sahel, où les guerres et le terrorisme ont contraint des familles entières à quitter leur terre natale pour trouver refuge en Algérie. «Notre pays est une terre d’accueil pour tous sans distinction de religion, de langue ou encore de couleur», nous dira Nassif, étudiant. Les propos et les interventions se succèdent, se ressemblent, et se canalisent tous dans un dénigrement sans fin, reflétant l’humanité, la compassion et la sympathie d’une population qui n’a pas trouvé de mots pour s’innocenter d’un acte, jugé isolé, que de manifester un soutien absolu à ces hôtes subsahariens. «L’Algérie est notre pays à tous et nous acceptons avec joie tous les hôtes franchissant notre terre.» Des propos qui, à l’unanimité de plus d’ un intervenant, renseignent sur la noblesse d’un sentiment qui se tient toujours, au sommet de l’échelle des valeurs des Annabis, tout autant que leurs concitoyens à travers toute l’Algérie. Par ailleurs, n’étant pas indifférents à cette agression sur mineur, les autorités de la wilaya de Annaba, ont aussitôt réagi en déposant plainte contre l’auteur de cet acte. Moins de 24 heures après, les éléments de la sûreté de wilaya de Annaba, ont identifié l’auteur de l’agression physique sur l’enfant. Il s’agit d’un homme de 30 ans, receveur sur un bus, qui a eu l’indélicatesse de bousculer l’enfant jusqu’à le faire tomber pour le dissuader de le suivre et lui demander l’aumône. Un acte qui a fini par une gifle violente et une prolifération d’insultes à son encontre. Mordant la poussière, la victime s’est relevée, choquée et s’est mise à pleurer, tout en suppliant le receveur, pendant que le complice de l’agresseur filmait l’ignoble scène. Se prononçant sur l’affaire, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Nouredine Bedoui, en marge de sa visite de travail dans la wilaya de Tarf, a affirmé que la loi sera strictement appliquée contre l’auteur de cet acte ignoble et inadmissible. Pour rappel, la vidéo, montrant l’agression de l’enfant subsaharien, remonte à l’hiver dernier, mais elle a été partagée la semaine écoulée, affichant deux enfants, des migrants subsahariens, en train de demander l’aumône à l’Armaca, une station de bus au centre-ville de Annaba.