Les assaillants sont venus en moto – Mali : 17 civils exécutés près de la frontière nigérienne

Les assaillants sont venus en moto – Mali : 17 civils exécutés près de la frontière nigérienne

Ces nouvelles exécutions viennent rappeler à Bamako et aux signataires de l’accord d’Alger l’urgence d’avancer sur le chemin de la paix pour éviter encore d’autres victimes civiles.

Au moins dix-sept civils maliens ont été exécutés dans la soirée de mardi à hier dans le nord-est frontalier avec le Niger, ont rapporté des sources locales, citées par les médias maliens et les agences de presse.

Un premier bilan faisait état de la mort de 12 personnes, mais selon le dernier bilan fourni par le Mouvement pour le Salut de l’Azawad (MSA), le nombre de victimes s’élève à 17. “Des hommes armés circulant à moto ont tué aujourd’hui (mardi) au moins douze civils”, a indiqué cet élu à l’AFP sous le couvert de l’anonymat, citant un habitant de la localité qui a vu les corps. “Pour le moment, on ne peut pas dire qui sont exactement les auteurs. Je ne sais pas si c’est le résultat de différends entre tribus, ou un acte terroriste.” Une source sécuritaire locale a confirmé “l’assassinat d’au moins douze civils”, ajoutant que “des sources parlent de douze, d’autres de seize civils”. “Parmi les victimes, on compte beaucoup de jeunes”, a rapporté l’AFP. “Des individus armés sur des motos ont exécuté dix-sept civils de deux campements appartenant à la communauté Ibogholitane à Tinipchi (Inekar-ouest), plus de 45 km à l’ouest de Ménaka”, affirme le MSA sur sa page facebook.

L’on ignore encore l’identité des assaillants, mais cette méthode est celle du mouvement terroriste lié à l’État islamique, dont les éléments opèrent depuis le Niger voisin. Car, depuis le début de l’année, plusieurs attaques du genre ont eu lieu dans cette zone et d’autres régions frontalières.

Chaque fois, les terroristes s’en prenaient aux civils des villages isolés ou à des nomades. L’on estime à quelque 200 personnes, dont de nombreux civils, appartenant surtout aux communautés peule et targuie, qui ont péri depuis le début de l’année dans cette région.

Malgré la présence des forces françaises de l’opération Barkhane et des combattants du MSA, alliés de Gatia (pro-Bamako), les groupes terroristes continuent d’opérer en toute tranquillité, se permettant parfois d’avancer au-delà de Ménaka. Mais l’on ne doit pas oublier non plus les affrontements intercommunautaires qui ont fait de nombreuses victimes et qui laissent des brèches pour les groupes terroristes liés à Al-Qaïda et Daech pour mener des attaques contre les civils, les membres armés des groupes signataires de l’accord de paix et contre les forces françaises, maliennes et onusiennes. Pour rappel, le dernier rapport remis au Conseil de sécurité de l’ONU en août par un groupe d’experts souligne que les conflits entre communautés de la région, pour les postes de pouvoir, le contrôle d’axes commerciaux ou de contrebande, les pâturages et l’accès aux puits, exacerbent les tensions dues aux affrontements entre terroristes et forces internationales et maliennes.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes terroristes liés à Al-Qaïda, à la faveur de la déroute de l’armée face à la rébellion à dominante touareg, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.

Lyès Menacer