« Les attaques de DAECH se multiplieront et gagneront du terrain »

« Les attaques de DAECH se multiplieront et gagneront du terrain »

Le SG de l’ONU, Ban Ki-moon, a mis en garde hier à Alger contre une dégradation de la sécurité en Libye en l’absence d’une solution politique à la crise que traverse ce pays.

« Si les choses ne progressent pas sur le plan politique, la crise humanitaire s’aggravera et les atteintes à la sécurité, y compris les attaques de Daech qui se multiplieront et gagneront du terrain », a déclaré Ban Ki-moon.

Le SG de l’ONU a fait état d’informations alarmantes en provenance de Libye sur la pratique d’actes graves qui pourraient constituer des crimes de guerre. Tous les acteurs extérieurs doivent user de leur influence pour calmer la situation en Libye, qui lui inspire une profonde inquiétude, a-t-il précisé.

La situation qui prévaut actuellement à quelques kilomètres des frontières avec l’Algérie suscite une vague d’inquiétude et d’appréhension. En effet, le bastion principal des djihadistes en Libye est Syrte, ville située à quelques centaines de kilomètres de la frontière avec la Tunisie.

Actuellement, Daech, dont les rangs ne cessent de croître dans la région, cherche à reprendre le contrôle des champs pétroliers lucratifs et des villes de la côte méditerranéenne.

Un grand nombre de djihadistes ont fui les régions syriennes et irakiennes en raison de l’intensité des opérations militaires. A l’heure actuelle, ils occupent près de 300 kilomètres de zones côtières et cherchent à élargir leur contrôle sur d’autres régions méditerranéennes.

Le renseignement américain tire la sonnette d’alarme sur la consolidation des forces djihadistes en Libye, qui fait suite aux pertes majeures du groupe terroriste en Syrie et en Irak.

Alors que les groupes alliés à l’organisation terroriste en Libye ne cessent de monter en puissance, faisant planer le risque d’une intervention occidentale, l’Algérie a vivement rejeté toute « aventure militaire » qui risque de précipiter la région dans le chaos.

Réagissant jeudi aux bruits de bottes qui se font entendre en Libye, le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a été catégorique : « Les aventures militaires n’ont aucune chance d’aboutir au règlement de ce problème ni dans l’immédiat ni à long terme. »

« Toute autre intervention militaire en Libye engendrera davantage de destruction et de pertes humaines », a-t-il ajouté en allusion à l’intervention des forces occidentales en Libye. Le rôle de la communauté internationale en Libye est « d’aboutir à un règlement pacifique et consensuel, à commencer par la formation d’un gouvernement d’entente nationale qui tarde à venir », a précisé Lamamra.

Le ministre faisait référence au gouvernement du Premier ministre libyen désigné Fayez Al Sarraj.

Cet exécutif a été formé en février dernier au terme de l’accord de Skhirat, qui a été négocié au Maroc sous les auspices de l’ONU, mais sur lequel les protagonistes de la crise libyenne n’arrivent toujours par à s’entendre.

Les déclarations du chef de la diplomatie algérienne interviennent à la suite du raid aérien US du 19 février contre un camp d’entraînement de l’EI à Sabrathaen (Libye) qui a fait une cinquantaine de morts parmi les terroristes du groupe de l’EI.

Des annonces qui ont d’autant plus alarmé l’Algérie que celle-ci dispose de longues frontières désertiques avec la Libye, et donc difficilement contrôlables.