Les trois avocats du général à la retraite Hocine Benhadid, tout en politisant l’affaire, ont fait valoir l’argument de santé pour exiger à nouveau la mise en liberté immédiate de leur mandant.
Dans une conférence de presse, la deuxième du genre, maitres Khaled Bourayou, Bachir Mechri et Mustapha Bouchachi jugent que le général est victime d’un « homicide prémédité », dès lors que le ministère de la justice s’entête à le garder en prison, alors que son état de santé nécessite des soins.
On apprendra ainsi de la bouche de maitre Khaled Bourayou que l’illustre détenu va entamer des séances de chimiothérapie pour se soigner d’une tumeur de la prostate qui s’est métastasé. « Le juge connait bien son dossier médical qui évolue vite et se métastase », insiste l’avocat pour qui le maintien de Benhadid en prison « est une décision grave », qui témoigne aussi d’une absence totale d’humanité. Et surtout de la volonté de détruire un homme dont les propos dérangent.
Pour l’avocat, l’arrestation du général à la retraite, l’interdiction de parole aux officiers supérieurs en retraite, l’affaire KBC procèdent de la même logique qui consiste à vouloir faire taire les voix qui ne riment pas avec les fausses assurances du pouvoir et son mentir vrai.
Maitre Mechri a dit sa conviction que le maintien de Benhadid en prison va fatalement conduire à la dégradation de son état de santé. Et dans le cas où il arriverait un malheur, le truculent avocat prévient qu’il attaquera en justice le ministre de le Justice.
Parlant procédure, l’avocat estime que la mise en détention préventive du général à la retraite ne rentre pas dans le cadre des procédures de l’instruction. Et pour cause, il explique qu’en dix mois de détention il n’a été entendu qu’une seule fois pendant une heure et demie par le juge d’instruction. Politique comme son collègue, maitre Bouchachi accuse le pouvoir d’instrumentaliser la justice pour, dit-il « servir les hommes du pouvoir ». Pour lui, c’est là un signe patent de « la déliquescence et de la vassalisation des institutions de l’Etat ».