Les Bleus veulent reprendre de la hauteur, mais sans glacier

Les Bleus veulent reprendre de la hauteur, mais sans glacier

Les Bleus veulent reprendre de la hauteur avec une marche en raquettes à plus de 3000m, moins dure que l’ascension du glacier effectuée en 2006, un épisode de leur vie commune qui, mis à part le psychodrame Coupet, leur avait plutôt bien réussi il y a 4 ans, avec une finale de Mondial à la clé.

« Pour une équipe, c’est fort, c’est être confronté ensemble à un nouvel élément. C’est formateur, fédérateur. L’esprit d’équipe est enrichi. En 2006, il y avait des cordées qui disaient +on y va car on doit y aller+, mais d’autres avaient joué le jeu avec un esprit compétiteur, ils s’étaient tiré +la bourre+ », a expliqué mercredi le directeur de la station de Tignes, Sébastien Mérignargues.

Le but pour Domenech est clair: ressouder un groupe pour éviter de connaître les crispations de l’Euro-2008. Il y a deux ans, un conflit de génération avait fissuré le vestiaire des Bleus. Des joueurs comme Karim Benzema, Samir Nasri et Hatem Ben Arfa n’ont clairement pas été retenus dans le groupe français avant le Mondial-2010 pour leurs difficultés à vivre en groupe.

Mais le programme prévu est bien plus allégé qu’en 2006: une marche d’une heure et demie avec chaussures et raquettes et une nuit passée sur des lits « picot » au restaurant « Le Panoramic », situé à environ 3000m d’altitude en présence de l’ancien champion du monde du 400m haies Stéphane Diagana.

Le retour à Tignes est prévu jeudi matin.

Les Bleus sont sortis vers 17 heures de leur hôtel sous les cris d’encouragements d’une centaine de supporteurs. Habillés en combinaison de skis aux couleurs de l’équipe de France, avec gants, bonnets bleus, sacs à dos et des raquettes sous le bras, ils se sont prêtés au jeu des autographes et se sont faits prendre en photos avant de monter dans des télésièges à quatre places.

« Cela fait plaisir, cela faisait longtemps qu’on ne les avait pas vus comme ça », a lancé un fan, visiblement ravi d’avoir pu enfin approcher les joueurs de l’équipe de France.

Un peu plus tôt, Patrice Evra avait pris la nouvelle avec humour: « Je crois qu’il fait froid… On n’en a pas encore parlé entre nous, mais quand on dit +glacier+, moi, ça ne va pas, il fait froid! ».

En 2006, l’exercice proposé avait été beaucoup plus ardu. Les joueurs et le staff de l’équipe de France, encadrés par une dizaine de guides, s’étaient élancés à l’assaut du glacier à partir de 07h30 par une température de 2 degrés. Les joueurs avaient tous pris part à l’ascension, sauf Fabien Barthez qui avait renoncé peu après le départ pour une douleur à un mollet.

Cette expérience devait resserrer les rangs. Seul gros bémol, Grégory Coupet n’avait pas supporté l’idée d’une faveur accordée à Barthez, qui n’avait pas grimpé sur le glacier, et avait quitté précipitamment le stage peu de temps après, avant de faire demi-tour.

« A part cette histoire avec +Greg+, tout va bien! », avait commenté Lilian Thuram. « D’habitude, j’ai du mal à monter les escaliers, alors c’était un peu compliqué! Mais on aime bien relever des défis. C’était une très bonne idée de venir ici et une super idée de nous emmener en montagne », avait raconté « Tutu ».

Evidemment, les images des cordées des Bleus avaient resurgi comme un symbole de leur parcours vers les sommets sportifs une fois la finale de la Coupe du monde atteinte le 9 juillet à Berlin.

Les Bleus seront-ils tout en haut le 11 juillet à Johannesburg, jour de la finale du Mondial, ou tomberont-ils dans le gouffre d’une compétition qu’on annonce difficile pour eux, entre blessures et méforme des cadres?

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