Auparavant, nous faisions un bénéfice net de 20% sur la baguette, mais maintenant, avec l’augmentation des prix des matières premières dans le marché mondial, celui-ci ne dépasse pas les 10%.
La fabrication du pain, un produit de première nécessité, ne cesse de poser problème en Algérie. Ainsi, après avoir demandé, à maintes reprises, au gouvernement la subvention des matières premières entrant dans la fabrication du pain, la Fédération nationale des boulangers, affiliés à l’UGCAA, vient de proposer une autre alternative afin de sauver la profession. Il s’agit, selon le président de cette organisation, Youcef Kalafat, d’augmenter le prix de la baguette de 1DA.
La Fédération des boulangers propose, donc un prix de 8,50 Da l’unité au lieu de 7,50 Da afin de couvrir toutes les charges qui incombent au boulanger. «L’Etat n’a pas pris en considération nos propositions. Nous avons demandé déjà la subvention des matières premières entrant dans la production du pain comme la farine et la levure, mais le ministère du Commerce ne nous a pas répondu.
Auparavant, nous faisions un bénéfice net de 20% sur la baguette, mais maintenant, avec l’augmentation des prix des matières premières dans le marché mondial, celui-ci ne dépasse pas les 10%», indique M.Kalafat soulignant que «les paramètres qui étaient en vigueur en 1996 ne sont plus les mêmes aujourd’hui». «Le prix de la baguette est resté le même depuis 14 ans alors que la farine et autres ingrédients ne cessent de flamber sur le marché», dit-t-il.
Pour augmenter la marge bénéficiaire des patrons des minoteries, la Fédération des boulangers réclame une commission d’expertise composée du ministère du Commerce pour assister, sur place, les boulangers dans le processus de fabrication du pain du début jusqu’à la fin. «Cette commission doit se rendre sur les lieux afin de calculer les charges des boulangers et déterminer le prix de la baguette», explique M.Kalafat.
«La corporation demande une marge bénéficiaire de 20% tout comme les autres commerçants», ajoute-t-il. «Si on ne nous accorde pas nos revendications, nous allons observer un arrêt de travail national à partir du 15 juin», a averti le syndicaliste. Ce dernier a souligné que la Fédération des boulangers a demandé audience au ministère du Commerce, mais aucune réponse ne lui a été donnée.
Outre la flambée des matières première, les boulangers se plaignent également des charges fiscales et du problème récurrent des coupures d’électricité. De ce fait, M.Kalafat a appelé pour une exonération d’impôts au profit des boulangers et les faire bénéficier ainsi de la récente mesure gouvernementale qui consiste à exonérer certains métiers artisanaux d’impôts en raison de leurs faibles rentrées et dont la vente des produits est tributaire des saisons.
«La circulaire de janvier 2010 stipule que les artisans sont exonérés de tout impôt. Pourquoi cette mesure ne s’applique pas à nous malgré notre statut d’artisan ?» s’interroge l’interlocuteur. A rappeler que plusieurs boulangeries ont été forcées, l’été dernier, d’observer un arrêt de travail en raison des coupures répétitives d’électricité.
Hocine L.