Déferlement dans les rues d’Alger-Centre. Les affiches de «Soldes», «Promotions», «Remises», «Rabais» attirent plus d’un : hommes, femmes, jeunes et moins jeunes, des enfants accompagnés de leurs parents se bousculent devant les boutiques de marque pour une bonne affaire.
Les soldes, pratique peu habituelle en Algérie, drainent une grande foule lors de leur lancement. En effet, à la recherche de la qualité à un prix accessible, plusieurs citoyens attendent les soldes avec impatience pour se permettre des produits auparavant inabordables. Ces derniers jours, les magasins ont recouvert leurs vitrines par des affiches portant sur la baisse des prix des marchandises. A Hassiba Ben Bouali, Didouche ou la rue Larbi Ben M’hidi, la plupart des boutiques ont depuis une semaines affiché les soldes pour différents articles. L’habillement et la bonneterie sont les articles les plus prisés, allant de 30% à 50% de réduction, on peut même trouver dans certains cas 80% de réduction. Les boutiques d’articles de sport sont envahies littéralement par les hommes, jeunes et moins jeunes.
Des étudiants débarquent en groupe : «Les réductions les plus importantes portent sur les vêtements d’été», nous confie un jeune étudiant venu voir et cherché un article à un prix abordable. Une fille accompagnée de ses deux copines, rencontrées dans une boutique de chaussures à Alger-Centre, se lancèrent dans la comparaison des prix actuels et ceux d’avant.
L’une d’elles ne semble alors pas trop intéressée par ces soldes. «Les prix pratiqués lors des soldes sont les prix réels des marchandises que les commerçants ne déclarent jamais», nous confie Sélma. Une dame à côté confirme le point de vue de cette dernière. «Les commerçants, ces jours-ci , recourent à la ruse. Ils gonflent les prix de leurs produits et pour attirer les clients annoncent des réductions irréfutables». Et d’ajouter : «L’annonce des soldes n’est qu’un appât pour attirer les clients car il est inconcevable que les commerçants puissent vendre à perte». Malek, un jeune architecte qui passait par hasard à Alger, découvre les affiches. «La période des soldes est arrivée ! Je ne savais pas. On n’annonce pas exactement la date d’ouverture des soldes. J’aurais aimé connaître à l’avance cette date», déclare-t-il.
Un responsable au bureau de contrôle des activités commerciales à la direction du commerce de la wilaya d’Alger souligne que «les soldes exigent certaines conditions» connues préalablement par les commerçants, notamment l’annonce des dates et l’affichage des prix initiaux et des réductions sur la vitrine du magasin. «Cette pratique commerciale est régie par la loi.
Le commerçant n’a pas le droit d’annoncer les soldes sans une autorisation préalable des services de la direction du commerce», a-t-il indiqué. Mais malgré le texte de loi bien défini et la règlementation régissant cette pratique commerciale, beaucoup de commerçants ignorent son existence, d’autres sont conscients mais ne la respectent malheureusement pas.
Thinhinene Khouchi .