Les brigades économiques de retour, nouvelles enquêtes et audit renforcé : les responsables de Sonatrach sous la loupe

Les brigades économiques de retour, nouvelles enquêtes et audit renforcé : les responsables de Sonatrach sous la loupe

Abdelhamid Zerguine, hier, lors de l’émission «Invité de la rédaction» de la Chaîne III de la Radio nationale, reconnaît que de nouvelles mesures vont être appliquées, dont «le renforcement de la fonction audit, en la rendant fortement indépendante des organigrammes usuels de Sonatrach».

Quand Sonatrach va mal, c’est toute l’Algérie qui  va  mal. On l’a vu à In Amenas, lors de l’attaque terroriste qui a ciblé un site gazier de Teguentourine, c’était toute l’Algérie qui était tenue en haleine. Quand Sonatrach est engluée jusqu’au cou dans des affaires de corruption, c’est toute l’Algérie encore qui en pâtit. Mais, il y a plus grave : Sonatrach, c’est aussi la vitrine de l’Algérie, la place forte, si l’on peut dire, et là, lorsqu’elle est gravement impliquée dans des affaires de corruption, c’est malheureusement toute l’Algérie qui est entachée, qu’on le veuille ou non.Aujourd’hui, le ton est à la contre-attaque.

Les brigades économiques vont opérer leur grand retour à Sonatrach, ainsi que les commissions d’audit, qui vont  mettre sous la loupe tous les comptes, épurer, disséquer et décortiquer les frais de mission, les billets d’avion, les achats, les ventes et toutes les dépenses, aussi anodines fussent-elles. Abdelhamid Zerguine, hier, lors de l’émission «Invité de la rédaction» de la Chaîne III de la Radio nationale, reconnaît que de nouvelles mesures vont être appliquées, dont « le renforcement de la fonction audit, en la rendant fortement indépendante des organigrammes usuels de Sonatrach». «Elle agit par pôles et aura à faire des investigations», a expliqué Zerguine.

Zerguine a aussi tenu des propos qu’il  ne devait pas proférer, s’agissant de respecter le sentiment d’une population écœurée de lire à longueur de pages sur les richesses mal acquises de ces nouveaux maîtres de l’Algérie.  C’est pour cette raison qu’il faut dénoncer les propos du PDG de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, quand il dit que  la corruption au sein de la société nationale des hydrocarbures est le fait «d’agissements individuels» qu’il a promis de «combattre à l’avenir avec la plus grande vigueur», alors que la corruption est non pas endémique, mais elle est carrément systématique lorsqu’on regarde de près les biens et les richesses des responsables moyens de Sonatrach, sans avoir à lorgner celle, «pharaonique», des plus grands chefs du groupe pétrolier.

Depuis plusieurs jours, des journaux italiens et canadiens ont révélé que les sociétés Saipem (Italie) et SNC Lavalin (Canada) ont versé des centaines de millions de dollars de pots-de-vin à Farid Bedjaoui, neveu de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui, pour obtenir des milliards de dollars de contrats en Algérie. Le président de la République a été poussé à réagir et promettre au peuple de ne pas « passer sous silence » ces scandales répétitifs,  plutôt,  comme nous l’avons dit plus haut, carrément systématiques.

Fayçal Oukaci