Le secteur du transport souffre de beaucoup de manquement en Algérie, en particulier les taxis surtout dans les grandes villes. Il n’est de secret pour personne que trouver un taxi dans les grandes villes est la plupart du temps mission impossible, ce qui a poussé des entrepreneurs à prendre exemple sur les pays développés en lançant des applications web qui offrent le service de voiture de transport avec chauffeur (VTC), qui consiste à commander un chauffeur via une plateforme, en ayant le prix à l’avance, ce qui reste un avantage certain.
Cependant, cette solution qui a déjà été adoptée par de nombreux citoyens est critiquée par les professionnels du métier, en particulier les chauffeurs de taxi, qui considèrent ces chauffeurs comme des imposteurs dans ce métier et les accusent même de travailler dans l’illégalité.
Hier, le dimanche 11 décembre 2022, les chauffeurs de taxi se sont réunis, sur la place centrale du syndicat d’Alger, pour exiger la suspension de l’activité des entreprises de transport via des applications numériques, après les avoir qualifiées d' »étrangers » au secteur, et menacé de lancer une grève nationale générale, en exigeant l’implication de leurs représentants dans le processus de négociation qui leur donne le droit de bénéficier de cette technologie et ferme la porte à « ceux qui veulent supprimer l’activité des chauffeurs de taxi en créant un secteur parallèle en dehors de la profession. »
Un responsable syndical accuse les applications VTC de créer un secteur parallèle
Le secrétaire général du Syndicat national des transporteurs de taxis, Ait Al-Hussein Sid Ali, a déclaré que le secteur est dans un état de « colère et d’indignation » en raison de l' »intrusion » qu’il subit , selon lui, avec l’intention d’accélérer la disparition de l’activité de taxi, et a souligné que l’organisation a rejeté toute tentative de porter atteinte à sa stabilité, en recourant à « la création d’un secteur parallèle et en l’impliquant dans une activité de transport sans aucun caractère juridique. »
Au cours du rassemblement, auquel ont participé des centaines de professionnels, hier, sur la place de l’Union générale des travailleurs algériens, le porte-parole a accusé l’administration de prendre des décisions unilatérales sans impliquer le syndicat, et a souligné que la seule demande aujourd’hui est d’ouvrir les portes du dialogue. Il a indiqué dans un contexte connexe que l’activité des chauffeurs de taxi a beaucoup diminué depuis l’émergence de ces applications, qui a participé à compliquer les problèmes des professionnels qui se sont accumulés depuis vingt ans, notamment en ce qui concerne le gel de la licence d’exploitation et l’absence de stations, en plus de la tarification, qu’il qualifie de faible par rapport au pouvoir d’achat.
Les applications VTC sont-elles une concurrence aux professionnels de ce métier ?
Et à l’heure où tout le monde attendait des mesures incitatives qui aideraient les professionnels à supporter et à compenser les pertes causées par la pandémie de la Covid-19, ajoute le représentant syndical, « les professionnels ont été étonnés par la nouvelle loi sur les autoentrepreneurs pour ». Dans ce contexte, il a refusé de considérer les applications numériques comme une concurrence pour les véhicules de transport, car elles sont illégales et ce n’est rien d’autre que la légalisation du « taxi parallèle », estimant aussi que s’il y a une réelle intention de développer le secteur en introduisant ce type de technologie, alors il vaut mieux ouvrir l’activité taxi et l’agréer pour permettre aux professionnels de ces applications plutôt qu’à des étrangers.
Le responsable syndical est aussi revenu sur le fait que ces applications auraient créé 60 000 postes d’emplois, en démentant fermement cela et en argumentant sur le fait que « la plupart des conducteurs de ce type de voiture sont des employés et même des fonctionnaires dans les municipalités, les institutions et les administrations publiques, exploitant les véhicules de l’Etat sans aucun contrôle. »
Pour conclure, ce même intervenant a révélé que plusieurs correspondances ont été adressées aux ministères du commerce et du transport, annonçant aussi que le syndicat avait reçu des promesses de mettre en place un comité de réflexion supervisé par le Premier ministre pour présenter des propositions de tutelle, et de trouver une formule pour ces demandes sans « nuire » au secteur.