C’est en tout cas la thèse avancée par le Docteur Mohamed Al Hadi Haréche, un historien et anthropologue Algérien. Ce dernier affirme que l’origine des chiffres dits arabes est Algérienne, et que c’est seulement deux siècles plus tard que cette invention a été exportée vers l’Europe.
L’humanité a vécu plus de temps sans chiffres qu’avec ces derniers. La plus vielle découverte liée à un système de comptage remonte à plus de 35 000 ans, et il s’agit de plusieurs os qui portaient des séries d’encoches. S’ensuivirent alors les ingéniosités de l’homme pour se permettre de compter.
Certain utilisaient leurs doigts, ce qui donna les systèmes en base de dix, d’autres ajoutaient leurs orteils, comme les celtes et les mayas. Les inventivités se multiplient à travers le monde, ce qui donna des systèmes de comptage plus aboutis, comme celui à base de 60, chez les sumériens, qui est à l’origine des 60 secondes d’une minute.
Béjaia et les chiffres arabes
Invité d’une émission télévisée, Mohamed Al Hadi Haréch, historien et anthropologue, avait affirmé que « les chiffres que l’on utilise actuellement ont été inventés à béjaia« . Il avait également tenu à préciser l’importance de cette affirmation et du fait que le public en soit informé.
Mohamed Al Hadi Hiréch re-confie que « la première fois que ces chiffres furent inventés c’était à béjaia« . Une affirmation qui revêt la plus grande importance pour lui, car « tout le monde utilise actuellement ces chiffres ».
L’historien affirme que ces chiffres ont été inventés entre le 10e et le 11e siècle, et que c’était Leonardo Fibonacci, au 13e siècle, qui, grâce aux premières vulgarisations sur le sujet, a exporté ces chiffres vers l’Italie, et de là ces chiffres ont conquis tout le continent européen. C’est suite à cela que le monde entier a adopté ces chiffres et les utilise jusqu’à ce jour, toujours selon cet historien.
Les Chiffres de la poussière
Selon Mohamed Al Hadi Hiréch, Ces chiffres que l’on appelle actuellement les chiffres arabes, étaient appelés à l’époque de leur invention les « chiffres poussiéreux », « Arqam Al Ghobar » en arabe. Ce sont d’après lui quelques grands mathématiciens du Moyen Âge qui étaient à l’origine de cette invention.
L’historien cite également Al-Qalasadi, Ibn al-Banna al-Marrakushi et Abu Bakr Al-Hassar, trois grands noms des mathématiques entre le 13e et le 15e siècle, tout en affirmant que ces derniers ont beaucoup écrit sur le sujet des « Chiffres poussiéreux ».
L’historien ajoute à son argumentaire que c’est au 19e siècle, avec la colonisation de l’Algérie par les Français, que ces derniers sont tombés sur des documents qui évoquaient ces chiffres, et ça serait de là que l’appellation « chiffres arabes » est née.
L’invention du zéro et les chiffres indiens
La thèse qui est la plus largement admise actuellement est celle qui affirme que « les chiffres arabes » sont nés d’une transformation d’un système de notation qui est apparu en Inde entre le 4e et le 5e siècle. Cette notation a été transformée en moyen-orient, là où ces chiffres sont encore appelés « les chiffres indiens ».
C’est donc depuis le Moyen-Orient que ces chiffres étaient exportés vers l’Europe, et ensuite vers le reste du monde, ce qui explique l’appellation de « Chiffres Arabes ». Le mot « Chiffre » également dériverait du mot arabe « Sifr« . Ce dernier lui-même serait un dérivant du mot indien « Sunya« qui signifie vide.
Enfin, selon Mohamed Al Hadi Hiréch, il y a également des écritures semblables au « Chiffres Poussiéreux » au niveau de la wilaya de Adrar, mais ces dernières ont été peu étudiées. Le docteur déplore ce constat, et soutient que ces découvertes affirment « notre contribution dans la civilisation humaine, car ces chiffres sont utilisés à travers le monde alors nous baignons encore dans notre mépris de notre propre civilisation ».