Les retards dans la réalisation des projets de différents secteurs sont monnaie courante dans la wilaya de Tizi Ouzou.
Suite à une action de protestation, observée hier par des habitants de la région de Tigzirt, à quarante kilomètres au nord de la ville de Tizi Ouzou, la plage familiale de Tigzirt était inaccessible hier. En effet, dès la première heure de la matinée, les habitants de l’un des plus grands villages de la daïra de Tigzirt, à savoir Laâzayeb, ont procédé à l’obstruction de la RN 24 reliant Tigzirt à Alger via Dellys (le littoral). Les citoyens en question ont fermé cette route en guise de protestation contre le retard énorme et inadmissible accusé par les travaux de réalisation de la route principale qui relie leur village au chef-lieu de la daïra de Tigzirt, selon de nombreux témoignages faits hier par les membres du comité de village.
Cette action de protestation a fait que l’une des plages les plus fréquentées du littoral dans la wilaya de Tizi Ouzou, à savoir Tassalast, était quasiment inaccessible tout au long de la journée d’hier. «Nous avons à maintes reprises tenté de régler ce problème par les voies du dialogue et de la concertation, mais en vain. Même le maire de Tigzirt est dépassé car le problème ne relève plus de lui puisqu’une entreprise a été engagée pour la réalisation des travaux», a souligné l’un des responsables du comité du village Laâzayeb hier.
Pour sa part, le président de l’Assemblée populaire communale de Tigzirt a abondé dans le même sens et a donné entièrement raison aux habitants du village en question. « Les habitants de Laâzayeb ont totalement raison, la faute incombe entièrement à l’entreprise à laquelle a été confié le projet de réfection de la route en question. C’est à cette entreprise de rendre des comptes », a déclaré le maire de Tigzirt qui s’est rendu sur le lieux du blocage de la route en guise de soutien aux citoyens de Laâzayeb. Il faut rappeler que les actions de protestation de rue se sont multipliées ces derniers jours dans la wilaya de Tizi Ouzou.
Dans la majorité des cas, la fermeture des routes ou des sièges de mairies vise à interpeller les autorités sur le crucial problème de pénurie en alimentation en eau potable dont souffre plus de la moitié des communes de la wilaya de Tizi Ouzou. Dans d’autres cas, les actions de protestation en question ont pour but de dénoncer les retards dans la réalisation des routes ou leur réfection. Pas plus loin qu’avant-hier, les habitants du village Afir ont fermé le siège de leur Assemblée populaire communale à Ait Yahia Moussa (daïra de Draâ El Mizan). Les raisons de cette colère populaire a trait au retard énorme accusé par la réalisation d’une route agricole promise dans le cadre d’un programme d’urgence et spécial mis en place suite aux incendies ravageurs de l’été 2017.
Les habitants d’Afir n’arrivent pas à comprendre un tel retard alors que la route en question ne dépasse pas les 1800 mètres et le budget pour sa réalisation à 100 % a été dégagé par l’Etat. Il faut préciser que les retards dans la réalisation des projets de différents secteurs sont monnaie courante dans la wilaya de Tizi Ouzou. C’est le cas même des grands projets dont a bénéficié la wilaya comme le téléphérique de la ville dont la date de réception ne cesse d’être reportée ainsi que le projet du nouveau stade de 50000 places, le projet de Souk N Tlata, la pénétrante autoroutière Est-Ouest, etc. Dans la majorité écrasante des cas, la faute et la responsabilité de ces retards dans la livraison des projets incombe à 100 % aux entreprises qui prennent en charge leur réalisation.
Aomar MOHELLEBI