Près d’une année après l’enlèvement suivi de décapitation du touriste français, Hervé Gourdel dans les monts du Djurdjura par des terroristes de Daesh, l’un de ses accompagnateurs témoigne sur ce voyage de l’alpiniste français qui avait tourné au drame. Il s’agit d’un certain Hamza qui s’est confié à la chaine d’information continue français BFMTV.
Le témoignage fait pour la première fois en public par l’un des cinq accompagnateurs d’Hervé Gourdel, au moment de son enlèvement par des terroristes du groupe Jund al-Khilafah, ayant prêté allégeance à l’organisation Daesh, a été diffusé ce mercredi.
« Ils ont dit ‘on ne touche pas à des civils’ »
C’est au cœur de la montagne algérienne, dans un chalet appartenant à Hamza, qu’Hervé Gourdel a passé sa dernière nuit d’homme libre. Ce 21 septembre 2014, restera à jamais gravé dans sa mémoire. C’est au retour de la randonnée, à la sortie d’une forêt, qu’ils ont rencontré le groupe terroriste.
« On s’est présenté en disant qu’on était des montagnards. Ils se sont présentés aussi, disant qu’ils étaient de Jund al-Khilafah », se souvient Hamza. « Moi je leur ai dit: ‘C’est Daesh’ ?. Ils ont dit: »Non, il ne faut pas prononcer ce mot parce que c’est une insulte ».
Quelqu’un du groupe a demandé à Hervé d’intervenir dans la discussion. Il a dit « non, non », je ne comprends pas’ ». L’un des accompagnateurs explique alors au groupe d’homme qu’Hervé Gourdel n’est pas un Algérien mais un étranger, un « invité », avant d’indiquer qu’il est de nationalité française.
« Du coup ils ont dit: « Nous on ne touche pas à des civils ». Et ils ont décidé de nous libérer. On a commencé à repartir ».
« A 21h30, ils ont décidé de prendre Hervé »
Mais en quelques minutes le groupe change d’avis et les rattrape. La confusion s’installe. « Quand ils nous ont arrêtés, il ne savaient pas ce qu’ils allaient faire de nous », poursuit Hamza.
« Ils ne savaient pas s’ils allaient prendre Hervé. S’ils allaient le prendre avec eux. Ils n’arrêtaient pas de passer des appels à leurs amis, je ne sais pas avec qui. Mais à 21h30, ils ont décidé de prendre Hervé ».
Une partie des hommes s’enfonce alors dans la forêt avec le Français. C’est la dernière fois qu’Hamza et ses amis le verront vivant. « Il n’a rien dit. Il a jeté un coup d’œil, un regard derrière, il nous a regardés. Nous on a rien compris », se remémore le jeune guide.
« Et il est parti. Nous on a essayé de protester en disant: « Pourquoi vous le prenez? ». Certains nous ont répondu: « On va lui poser des questions, et il va revenir, pas de problème ».
Et nous on a pensé que c’était vrai ». Mais le 24 septembre, les ravisseurs diffusent une vidéo dans laquelle ils revendiquent la décapitation d’Hervé Gourdel. Son corps sera retrouvé en janvier 2015, à une vingtaine de kilomètres du lieu de son enlèvement.