Les cours de soutien ne sont pas obligatoires: Benghabrit joue l’apaisement

Les cours de soutien ne sont pas obligatoires: Benghabrit joue l’apaisement

Moncef Wafi

Les cours de soutien ne sont pas obligatoires: Benghabrit joue l’apaisement
Un dispositif durable de remédiation pédagogique aux difficultés d’apprentissage ou, plus communément, des cours de rattrapage, pour les élèves en souffrance sera mis en place officiellement. La circulaire 247/002, destinée aux directeurs de l’Education (DE), aux inspecteurs de l’Enseignement primaire et moyen, ainsi qu’aux directeurs des CEM, et publiée par la direction de l’Enseignement fondamental, au ministère de l’Education nationale stipule que ce dispositif devra répondre aux besoins identifiés chez l’élève lors des différents types d’évaluation. Une circulaire, produit d’un travail mené par des experts, durant plus de quatre années et qui avait prouvé son impérieuse nécessité en vue de remédier au déficit relevé dans l’acquisition scientifique et pédagogique des élèves, avait expliqué la ministre de l’Education nationale, à partir d’El Oued. Ces cours de soutien concernent les élèves en difficulté pédagogique, notamment la 1re et 2ème années primaire ainsi que la 1re année moyenne (AM).

Parmi les mesures phares prises dans ce sens, figure l’élaboration d’un calendrier fixant les horaires de ces cours en dehors des créneaux officiels, à savoir les jours de semaine y compris les mardis après-midi et les samedis. Nouria Benghabrit avait précisé que cette directive n’est pas obligatoire, le choix de son application revenant à l’enseignant. Ce caractère de bénévolat a, également, été rappelé par l’inspecteur en charge de l’Enseignement fondamental, Kacem Djahlan, qui a déclaré à la Radio nationale que ces «cours ne sont pas obligatoires». «Ces séances pédagogiques, décidées par le ministère, en faveur des élèves qui présentent des lacunes dans les matières essentielles (mathématiques, arabe, français, physique), ne sont pas obligatoires, mais l’enseignant, de par sa vocation, est tenu de les assurer», a-t-il indiqué avec, comme préalable, une «concertation entre le directeur de l’établissement, les enseignants, les élèves et les parents d’élèves». Ces précisions sont une réponse à la levée de boucliers des syndicats de l’Education qui ont été unanimes à dénoncer une décision unilatérale de la part de la tutelle. Ainsi, le secrétaire général du Syndicat national autonome des professeurs d’Enseignement secondaire (SNAPEP), Mohamed Hamidat affirme que cette circulaire pourrait priver, aussi bien, les professeurs du primaire que les chefs d’établissements des week-ends de repos «consacrés par la loi», arguant également que le volume horaire actuel dispensé dans les écoles primaires ne correspond pas aux capacités intellectuelles de l’élève et pèse sur le professeur qui se retrouve à enseigner entre 27 et 30 heures, par semaine. En substance, le contenu de la circulaire nuit à l’élève mais aussi au professeur, a-t-il ajouté. De son côté, le SG du Syndicat autonome des travailleurs de l’Education et de la Formation (SATEF), Boualem Amoura, s’est dit étonné de cette décision, précisant que la remédiation ne requiert pas une mobilisation exceptionnelle du professeur ni des autres éléments de la famille éducative.

Dans ce contexte, il a tenu à connaître les raisons d’une discrimination salariale puisque les cours de soutien bénéficient, seulement, aux professeurs d’Enseignement secondaire qui perçoivent des primes en la matière. Le chargé de l’Information au Conseil national autonome du personnel enseignant, du secteur ternaire (CNAPEST), Messaoud Boudiba, a affiché son désaccord vis-à-vis de cette décision qu’il a qualifiée «d’unilatérale». L’Union nationale du personnel de l’Education et de la Formation (UNPEF), affiliée à l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a fait valoir la réglementation en vigueur concernant les fins de semaines, citant, preuve à l’appui, le décret exécutif n° 97-59, fixant l’aménagement et la répartition des horaires de travail, dans les institutions et administrations publiques. Idir Achour, le SG du Conseil des enseignants des lycées d’Algérie (CELA), estime, pour sa part, que cette décision n’a, en réalité, aucun intérêt pédagogique pour les élèves qui ont, plutôt, besoin d’un allégement du programme et de l’emploi du temps. Le manque de temps pour les loisirs est, selon ses propos, la cause de l’échec scolaire.