Lors d’une intervention au sein de l’Assemblée populaire nationale, le ministre de l’Éducation nationale, a abordé en détail le phénomène des cours particuliers, devenu omniprésent dans le système éducatif algérien. Le ministre a souligné que ce recours massif aux cours privés reflète une problématique de fond dans le secteur de l’éducation, et il a réaffirmé l’engagement de son ministère à garantir un enseignement de qualité au sein des établissements publics.
Répondant à une question posée par un député, le ministre a déclaré : « Lorsque les élèves se tournent massivement vers les cours particuliers, cela signifie qu’il y a un problème. » Ces propos traduisent l’inquiétude des autorités face à une pratique qui remet en question la capacité du système éducatif à répondre aux attentes des élèves et de leurs familles.
Le ministre a également reconnu que cette situation met en lumière des lacunes dans l’enseignement en classe, mais aussi dans les conditions de travail et la reconnaissance des enseignants.
Améliorer la situation matérielle des enseignants : une solution clé
Mohamed Sghir Saâdaoui a insisté sur le rôle central de l’amélioration du statut des enseignants dans la lutte contre ce qu’il a qualifié d’« fléau ». Selon lui, les motivations financières sont souvent à l’origine de l’implication des enseignants dans les cours particuliers. « Le recours des enseignants aux cours privés est essentiellement motivé par des besoins matériels », a-t-il précisé.
Pour remédier à cette situation, le ministre a mis en avant la révision du statut des enseignants et l’amélioration de leurs conditions de vie comme des priorités. Il estime que ces mesures permettront de limiter le recours aux cours privés tout en renforçant l’attractivité et l’efficacité du système public.
Le défi de l’éducation nationale : Redonner à l’école publique sa place centrale
Enfin, le ministre a souligné que la lutte contre les cours particuliers passe par une amélioration globale de la qualité de l’éducation. Cela inclut non seulement le soutien aux enseignants, mais aussi une réforme pédagogique et une meilleure gestion des ressources.
Les cours particuliers, perçus par beaucoup comme un palliatif, témoignent d’un besoin accru d’un système éducatif performant et équitable. La volonté affichée du ministère de s’attaquer à ce phénomène pourrait marquer un tournant dans la politique éducative en Algérie, en redonnant à l’école publique son rôle central dans la transmission du savoir.