Le dispositif national d’alerte contre le rapt et les kidnappings d’enfants mis en place par le gouvernement est une bonne initiative, mais il faut le parfaire.
L’ouverture de l’enquête et la recherche de l’enfant kidnappé sont la mission des autorités compétentes et non pas des familles et encore moins des voisins et des proches, a tenu à rappeler hier énergiquement le docteur et sexologue Smail Boulbina lors de son passage au forum d’El Moudjahid.
«Les familles qui perdent un enfant doivent être normalement en deuil. Et à ce titre, elles doivent apprendre à se taire», a-t-il ajouté, arguant que cette hystérie collective entrave le travail des autorités compétentes dans leurs recherches et aident les kidnappeurs à aller au bout de leurs objectifs. Avant d’ajouter: «Ce n’est qu’en Algérie qu’on diffuse mille et une photos de l’enfant kidnappé. Ailleurs une seule photo suffit et ce sont les autorités officielles qui la diffusent.» «Comment voulez-vous que les gens puissent reconnaître un enfant kidnappé dont on diffuse plusieurs photos», s’est interrogé l’invité d’El Moudjahid, indiquant que la forte médiatisation du phénomène d’enlèvement d’enfants est une arme à double tranchant. Diagnostiquant par ailleurs le phénomène du kidnapping d’enfant en Algérie et la personnalité de kidnappeur, le chercheur a cité une série de catégories de raisons, entre autres, l’apparition de l’Internet qui a accentué la frustration des jeunes toxicomanes.
La misère et la faim sexuelle chez les jeunes de manière générale, sont le résultat de l’augmentation des frais du mariage. Les mobiles d’enlèvement: vengeance -viols- vols pour l’adoption. Problèmes de société: fugue, divorce, familles composées, décomposées. Et troubles psychiatriques: psychopathes- pédophiles. Le phénomène des kidnappings, selon le docteur Boulbina, bien qu’il soit aussi vieux que l’humanité, ça se prévoit et on peut lutter contre lui. Les parents d’enfants sont la partie qui peut lutter le plus contre ce phénomène, a -t-il suggéré. Pour ce faire, les familles doivent sensibiliser en permanence leurs enfants, les surveiller, ne pas les confier à n’importe qui, leur apprendre à s’exprimer sans tabous et dire tout ce qu’ils ressentent, ne pas féminiser les garçons, faire à son enfant une carte d’identité annuelle et la leur faire porter(type carte de visite) comportant nom, prénom, photo, adresse, personnes à prévenir en cas d’égarement. Au sujet de la féminisation des garçons, le docteur a tiré la sonnette d’alarme contre ce phénomène qui tend à se généraliser auprès des familles. «Les familles ne doivent pas habiller leurs garçons et leurs filles de la même façon.
Le garçon qui s’habille et est peigné en fille et passe la plupart de son temps à l’extérieur de la maison provoque sexuellement le toxicomane, le pédophile et le psychopathe de son quartier, de son village et de la rue. La preuve, le nombre des enfants kidnappés ces dernières années sont des garçons»,a-t-il expliqué. La lutte contre le phénomène d’enlèvement d’enfant doit aussi se faire au niveau des autorités. Le gouvernement doit centraliser, souligne Smail Boulbina, les informations et les statistiques des ministères de la Justice, de la police, Protection civile, services sociaux et services de santé au niveau du ministère de l’Intérieur. Le ministère de la Justice doit élaborer un fichier national des criminels sexuels (violeurs et pédophiles). La Gendarmerie nationale doit recruter au niveau de ses brigades des psychologues(femme-homme) en civil pour écouter les enfants et pouvoir les comprendre. Le ministère de la Santé doit prendre en charge les personnes psychopathes et pédophiles dans des centres de psychiatrie. Quant à la prise en charge des toxicomanes, elle doit se faire par la destruction des drogues et l’alcool saisis. La vente de la boisson alcoolisée doit être réglementée et limitée aux restaurants et bars uniquement. S’exprimant sur l’application de la peine de mort que la société revendique et réclame, l’invité du forum d’El Moudjahid s’est dit contre son application.
«L’application de la peine de mort ne servira à rien. Elle a été appliquée dans beaucoup de pays du monde, mais la criminalité n’a pas baissé pour autant dans ces pays.» Au sujet du dispositif d’alerte contre le rapt et kidnappings d’enfants mis en place récemment par le gouvernement. Le docteur Boulbina, dira que c’est une bonne initiative et un bon début, néanmoins il faut le parfaire et s’inspirer des autres expériences qui ont été faites dans d’autres pays.