Alors que le spectre de la sécheresse affecte de nouveau l’ensemble des régions du pays en l’absence de précipitations depuis le mois de mars dernier, le débat vient d’être relancé au sujet de l’avancement des projets d’extension des périmètres irrigués, constituant l’ultime solution pour épargner au secteur agricole les aléas climatiques successifs.
Néanmoins, les statistiques émanant du ministère de l’Agriculture et du développement rural en la matière ne reflète point de satisfaction et c’est là que réside la raison pour laquelle le premier responsable du secteur, Abdelwahab Nouri, lui-même, n’exclue pas une nouvelle baisse des récoltes céréalières, pour la deuxième année consécutive, après le fiasco enregistré l’an dernier.
Les perspectives peu réjouissantes de la filière céréalière sont justifiées en effet par la lente évolution de l’irrigation. Ainsi, sur 3, 351 millions d’hectares consacrés aux céréales durant la saison en cours, 2014-2015, il n’y a que 46 000 hectares qui sont soumis à l’irrigation d’appoint, soit un faible taux de 1,37% de l’ensemble de la surface emblavée. Laquelle proportion demeure insignifiante en dépit de son extension de 59% par rapport à la saison 2013-2014 où elle a été de 29 000 hectares seulement.
Face à cette situation, les services du ministère de l’Agriculture relèvent que « l’absence d’un apport de pluie durant cette période critique, (à savoir durant la première quinzaine de mai, ndlr) pourrait contrarier quelque peu la qualité de la campagne qui, faut-il le rappeler, s’annonçait excellente depuis le début ».
D’importants efforts ont été pourtant consentis durant le programme quinquennal 2010-2014 pour le développement de l’irrigation, mais ces derniers ont rarement accueilli les cultures céréalières, étant destinés en priorité au maraichage ou autres productions fruitières.
Outre l’irrigation, les travaux d’entretien en amont et en aval des semis touchent peu de surfaces cultivées. A titre indicatif, seuls 691 000 hectares ont subi la fertilisation de fond, soit moins de 21% de la surface céréalière totale, 681 000 ha ont été touchés par la fertilisation de couverture, alors que les opérations de désherbage n’ont touché que 534 000 ha, soit moins de 16%
Mourad Allal