Les dernières expulsions de Palestiniens, une « crise des droits humains » (The Guardian)

Les dernières expulsions de Palestiniens, une « crise des droits humains » (The Guardian)

e9f2bd2648f4239c75e6c6ad14b474a4_L.jpgLONDRES- Les dernières expulsions de Palestiniens par les autorités d’occupation israéliennes sont une « crise des droits humains » et les dirigeants du monde entier doivent agir pour mettre fin aux dépassements contre la population de la Palestine, a écrit mardi le quotidien britannique, « The Guardian ».

« Lorsque les actions politiques portent atteintes aux droits humains, elles doivent être abordées comme des questions de droits de l’homme », a affirmé le Guardian dans un article-Opinion, citant plusieurs exemples de « violation » des droits des Palestiniens sur leurs terres et leurs maisons.

Les autorités d’occupation israéliennes ont déjà démoli 793 structures, le chiffre le plus élevé jamais enregistré. 1.218 Palestiniens, dont 568 enfants, sont sans abri, est-il précisé.

« Les villageois de Susiya et les Bédouins sont quelques-unes des communautés les plus vulnérables de la Cisjordanie, et leur sort est entre les mains du conseil de sécurité de l’ONU », a précisé le quotidien britannique. Il est indiqué que les communautés bédouines et les éleveurs palestiniens sont privés de leur droit à un logement décent et de leur droit à la libre circulation, et que les répercussions d’une telle situation sont « graves » et « une menace au quotidien ».

Il est relevé que les interventions, il y a deux ans, des experts indépendants des droits humains des Nations Unies nommés par le Conseil des droits de l’homme, auprès du gouvernement israélien, visant à mettre un terme aux plans d’expulsion de force des personnes déjà vulnérables, jugés comme « une violation grave du droit international », n’ont donné aucun résultat.

Pire, « non seulement les plans d’expulsions n’ont pas cessé, la situation a empiré : les démolitions de maisons palestiniennes ont été multipliées par trois », affirme The Guardian.

Le quotidien rappelle que le Conseil de sécurité de l’ONU a dénoncé lundi une « poussée » de la colonisation israélienne en Cisjordanie et à l’Est d’El-Qods depuis la publication fin juin du rapport du Quartette sur le Proche-Orient qui condamnait la politique de la colonisation et la poursuite des démolitions d’habitations palestiniennes.

« La communauté internationale doit reconnaître les graves conséquences du projet d’Israël d’expulser et de transférer ces communautés de force, bafouant les droits de l’homme », a écrit The Guardian.

Il est relevé que les autorités d’occupation israéliennes projettent d’expulser et de démolir la moitié du village Susiya, et que l’opinion et la pression internationales ont contribué à maintenir les bulldozers à distance jusqu’à présent.

« La communauté herder palestinienne de Susiya a été chassée de son village centenaire en 1986. Israël a déclaré la zone un site archéologique et l’a remis aux colons israéliens par la suite. Les villageois ont été déplacés dans des tentes et des grottes sur leurs propres terres agricoles, puis ont été expulsés par l’armée israélienne en 1991 sans aucune explication », est-il souligné.

Depuis plusieurs décennies, les villageois de Susiya vivent sous la menace constante d’être expulsés de force, de voir leurs maisons démolis, sous prétexte de l’absence de permis de construire sur leurs terres agricoles, des permis que les Palestiniens n’arrivent jamais à obtenir, car leur demandes sont systématiquement rejetées par l’administration israélienne.

« Chaque semaine, quelque part en Cisjordanie une famille voit sa maison détruite par les bulldozers », relève l’auteur de l’article, Leilani Ferha. Elle souligne que la situation au village de Susiya « ne fait pas exception » et que plus de 46 communautés bédouines dans le centre de la Cisjordanie – près de 7.000 Palestiniens – font face à la pression israélienne de quitter leurs maisons.

The Guardian ajoute qu’Israël veut une grande partie de la Palestine pour construire ses propres colonies, malgré que la Cour internationale de justice et le Conseil de sécurité de l’ONU ont déclaré, à plusieurs reprises, que cela était illégal.

« Les communautés résistent à leur expulsion, sachant que, sans leurs terres, ils perdent tout, mais ils font face aux autorités israéliennes qui veulent les éliminer », est-il noté.

« Les Palestiniens ne sont pas autorisés à construire quoi que ce soit sur cette terre, pas une hutte, pas une école, une maternelle ou une clinique de santé, et ils se voient refuser l’accès aux services essentiels tels que l’électricité et l’eau, sur les terres qu’ils ont habité depuis des générations », a écrit The Guardian.

Il est également rappelé qu’en 2016, il y a eu une augmentation « spectaculaire » des expulsions forcées à travers la Cisjordanie.

Les aides, les dons de tentes, de réservoirs d’eau et des équipements de jeux pour enfants sont « saisis ou détruits » et l’accès à la terre et les marchés de pâturage, essentiel pour les éleveurs pour gagner leur vie, est « limitée », endommageant irrémédiablement leur mode de vie, est-il regretté.

« Le but de cet environnement coercitif est clair, il s’agit tout simplement de rendre la vie des Palestiniens sur leurs terres, invivable », conclu The Guardian.