L’affaire de l’annulation des mandats d’arrêt émis en 2013 contre l’ancien ministre de l’Énergie Chakib Khelil, et des membres de sa famille revient à l’actualité, avec de nouveaux éléments.
C’est une véritable machination, celle qu’ont lancée l’ancien conseiller et frère du président Saïd Bouteflika, l’ancien garde des Sceaux Tayeb Louh, et l’ancien inspecteur au ministère de la Justice Ben Hachem Tayeb. Saïd Bouteflika a déclaré lors de son interrogation que « c’est l’ancien président qui a été derrière l’ordre d’annuler ces mandats ».
Ce trio avait donc tissé toute une opération juridique, avec à l’exécution le juge instructeur et le procureur près du tribunal de Sidi M’hamed à l’époque, en faveur de Chakib Khelil et des membres de sa famille.
Selon des informations rapportées par le quotidien El Khabar, citant le dossier, Tayeb Louh avait convoqué l’inspecteur général auprès du ministère vers la fin de 2017. Il l’avait alors instruit « de s’occuper de l’affaire des mandats d’arrêt émis contre Nadjat Arafat, l’épouse de chakib Khelil et ses deux fils ; Kheldoune et Sina.
Louh lui aurait donc donné le numéro de téléphone de l’ancien ministre de l’Énergie lui-même afin de le mettre en lien avec un avocat exerçant à l’époque dans la wilaya de Tlemcen. Ce dernier a été également cité dans l’affaire comme accusé.
L’ancien ministre de la Justice justifiait ces instructions par le fait que « ces mandats d’arrêt était illégaux, d’autant que les intéressés n’avaient pas été convoqués avant cette décision ». Il s’est basé sur une partie du code des procédures pour justifier l’illégalité de ces mandats.
En 2018, la famille Khelil rentre au pays sans être inquiétée
Louh avait donc demandé à l’inspecteur général de prendre attache avec le juge instructeur et le procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed, pour leur faire part des instructions du ministre d’annuler les mandats d’arrêt des intéressés s’ils rentrent au pays.
Chose qui a été bel et bien exécutée. Le 2 avril 2018, Nadjat Arafat, l’épouse de l’ancien ministre de l’Énergie avait regagné le pays par l’aéroport de Houari Boumediene, et est même parvenue à sortir le 2 mai de la même année.
Son fils, Sina avait également pu rejoindre l’Algérie le 6 mai par le même aéroport, et à ressortir trois jours après. Le 9 septembre de la même année, c’est autour du deuxième fils, Khaldoune de rejoindre le pays et de quitter après 5 jours.
Les membres de la famille de Chakib Khelil ont pu regagner le pays en provenance des États-Unis, sans être inquiétés par les mandats d’arrêt, comme l’a décidé Tayeb Louh.
L’enquête menée récemment a prouvé les faits reprochés à tous les mis en causes (famille de Chakib Khelil) et que c’est l’ancien ministre de la Justice lui-même qui avait donné l’ordre à l’inspecteur général d’annuler les mandats d’arrêt émis contre eux.