En burkini ou sans burkini, les émigrées se sont baignées, loin de la stigmatisation.
Les émigrés retournent dans les pays d’accueil. Les vacances au bled prennent fin. Cette année, nos compatriotes témoignent de beaucoup de changements survenus dans notre pays à tous points de vue. De la longue liste des améliorations constatées en matière de sécurité, les émigrées se sont baignées sur les plages en burkini, maillots de bains et tenues deux-pièces. Loin des menaces de verbalisation qui les pourchassent sur les plages de France, les émigrées ont témoigné de la liberté et de l’acceptation des différences de l’Autre qui règne dans leur patelin d’origine.
Nous les avons rencontrées sur tout le littoral des wilayas de Tizi Ouzou. Elles étaient sur toutes les plages d’Azeffoun et de Tigzirt. «Ce qui est bien ici, c’est que tout le monde se baigne avec la tenue qu’il désire. Franchement, je suis surpris de voir des familles avec des filles avec voile et sans voile se baigner dans la joie la plus totale», affirme Samir, un jeune émigré. Bien que le manque d’organisation des plages soit visible, nos compatriotes constatent la sécurité sur les plages. «Vraiment, je ne m’attendais pas à ça. Vous savez là-bas, sur les plages on sent les regards qui nous harcèlent. On a peur de se baigner avec la tenue qui nous convient», témoigne Saïda, jeune émigrée originaire de Béjaïa rencontrée à Tigzirt.
La sécurité est revenue en Algérie
En effet, les personnes interrogées marquaient cette différence. Ils témoignaient tous que les estivants ne s’intéressaient guère à la tenue de l’Autre. Des femmes se baignent en toute quiétude avec des maillots de bain et d’autres portants des tenues adaptées à leurs convictions religieuses. «Ici, loin des plages françaises, j’ai pu me débarrasser des idées reçues. Je reviens pour la première fois dans mon pays et je reste ébahi. Depuis mon enfance, on n’arrêtait pas de me décrire l’Algérie comme un pays agressif. Mais là, dans cette plage je découvre que ce n’était que des mensonges. Les gens ne font même pas attention à ta tenue. En plus, ils sont tellement gentils que je n’en reviens pas», témoigne étonné, un autre jeune émigré qui vient pour la première fois. Toutefois, certains émigrés mettent le bémol sur divers points comme l’hygiène sur les plages, l’accueil dans les hôtels et la circulation automobile dans les villes côtières.
«Il est vraiment beau notre pays mais il faudra penser à ‘spécialiser » les gens. Rien ne se fait au hasard. Je tiens aussi à témoigner que dans certaines plages d’Algérie, car j’en ai visité, certaines catégories font leur loi en interdisant aux femmes de se baigner avec des maillots de bain. Je crois que c’est l’envers du décor de la police française qui interdit le burkini. C’est une utilisation politicienne des convictions religieuses des gens», explique un autre émigré qui a visité tout le littoral algérien.
Un autre fait important n’a pas échappé à nos compatriotes, la sécurité qui y prévaut. Contrairement aux années précédentes qui ont vu notre pays plonger dans un abysse de malheurs, cette année, tous témoignent du retour de la sécurité. «Moi, j’ai fait tout le littoral d’Est à l’Ouest. Etant venu plusieurs fois, par le passé, je vous assure que ça a vraiment changé. Les gens circulent sans peur ni crainte. De jour comme de nuit, on se sent en sécurité.» témoigne un jeune émigré habitué à venir ici durant son enfance. Un autre a tenu à appuyer son constat sur le rétablissement de la sécurité en Algérie et il est bien placé pour le faire. «Croyez-moi, que je suis bien placé pour vous décrire la différence. J’ai passé mon Service national au milieu des années 1990 et je peux vous dire que l’Algérie vient de sortir d’une terrible et effroyable guerre contre le mal du terrorisme. Quand je reviens ici ces dernières années, c’est «tout mon coeur qui devient joyeux». J’ai connu cette peur quand je venais chez moi passer des congés quand j’étais soldat appelé. Les gens ne sortaient plus à partir de 17h. Dire qu’aujourd’hui, de jour comme de nuit la circulation automobile est intense», raconte un autre émigré qui avait choisi de passer son Service national en Algérie, alors que le terrorisme battait son plein.
Les dernières tendances de la mode.
Ces dernières années, la tendance semble s’inverser en matière d’achats et diverses emplettes. Nos compatriotes préfèrent faire leurs achats dans le bled. «C’est vrai que l’habillement n’est pas du tout cher en France, mais les dernières modes sont très coûteuses. C’est pourquoi, je préfère acheter ici tout ce qui est de dernière mode. Et croyez-moi, c’est nettement moins cher», affirme Farida, émigrée de troisième génération. Il est vrai en effet que les commerçants témoignent que leurs ventes doublent dans certains rayons. «Oui, en effet, je préfère acheter ici mes Jeans et tout ce que je me mets. Ils sont moins chers et de meilleure qualité. J’achète même certains produits cosmétiques. C’est nettement moins cher. Croyez-moi que si j’étais riche, je viendrais chaque fois que j’aurais besoin de me coiffer chez le coiffeur. D’ailleurs avant de partir je profite pour passer chez la coiffeuse», témoigne une autre jeune fille. D’autres émigrés plus âgés, n’hésitent plus à aller chez le médecin pour profiter des honoraires plus bas qu’en France. «Dès que j’arrive, je fais la tournée des médecins, surtout les dentistes. Croyez-moi que même mes brus m’ont suivi et ramènent désormais leurs enfants pour les soins dentaires. Il faut toujours surveiller la qualité des médecins, mais le rapport des honoraires est largement meilleur ici», reconnaît un autre sexagénaire.