Le collectif enseignant de l’USTHB a également appelé à la cessation du recours excessif à la détention préventive qui devait être une exception et non une règle.
Une autre voix, et non des moindres, vient s’ajouter à la partition en faveur de la libération des détenus d’opinion. Consternés par le décès du militant des droits de l’Homme Kamal-Eddine Fekhar, enterré hier au carré des Mozabites à El-Alia, les enseignantes et les enseignants de l’USTHB, réunis en AG jeudi dernier, “exigent” la libération de tous les détenus d’opinion qui croupissent encore en prison. “Les enseignantes et les enseignants de l’USTHB exigent la libération de tous les détenus d’opinion et l’arrêt de la judiciarisation de l’acte politique, des libertés d’expression et d’opinion dans notre pays”, note un communiqué rendu public hier.
Aussi, ces enseignants appellent à l’“arrêt” du recours excessif à la détention provisoire et “demandent le respect” du pacte international relatif aux droits de l’Homme et les dispositions du code de procédure pénale qui consacrent la liberté comme la règle et non l’exception. Dans le même contexte, ils ne manquent pas de réclamer “la vérité et la justice” pour feu Kamal-Eddine Fekhar, mais également pour le jeune Ramzi Yettou qui a succombé à ses blessures après avoir reçu des coups lors de la marche du 12 avril dernier.
Évoquant l’appel au dialogue lancé par le chef d’état-major de corps d’armée, le collectif enseignant rappelle que “seul un dialogue inclusif” et des “négociations directes” avec les représentants légitimes du mouvement populaire du 22 février 2019, des acteurs politiques et ceux de la société civile “peuvent aider à trouver en toute indépendance les solutions pour une transition démocratique sereine et une feuille de route consensuelle” pour dénouer la crise.
Solidaire des étudiants, dont il a appuyé la proposition de reprise des cours, mais tout en se libérant les mardis pour participer à la marche, le collectif enseignant, comme pour respecter le rythme pédagogique, a appelé à la programmation des examens en septembre. “La solidarité des enseignantes et des enseignants de l’USTHB avec leurs étudiants est le symbole d’une lutte commune annoncée pour une université publique, démocratique, performante et à l’abri des prédateurs”, souligne le texte. Outre un appel à une participation lors de la prochaine marche, les enseignants organisent un rassemblement aujourd’hui dans l’enceinte de l’université.
K. K.