“Le peuple algérien, convaincu de la justesse de sa cause, poursuivra son combat révolutionnaire jusqu’à la victoire finale : la rupture avec le système mis en place depuis 1962.”
“Innocents, propres, jeunes, non violents, non corrompus, les Algériennes et les Algériens actuellement incarcérés dans plusieurs prisons du pays sont les premiers symboles de la nouvelle Algérie. Leur maintien en prison est le plus grand scandale judiciaire de l’Algérie indépendante. L’humanité en est choquée, et c’est pourquoi, nous exigeons leur libération inconditionnelle et immédiate”, a estimé, hier, le collectif des enseignants de la faculté des sciences économiques et de gestion de l’université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou dans une déclaration rendue publique à l’effet de dénoncer la dernière vague d’arrestations. Dans son communiqué, le même collectif appelle à une vigilance accrue pour pouvoir faire face à la démarche répressive du pouvoir.
“Embarrassés par l’ampleur du mouvement révolutionnaire, son unité, sa philosophie non violente, sa jeunesse, son inflexibilité, les tenants du régime tentent de restaurer le système des fils et des petits-fils en utilisant tous les moyens contre-révolutionnaires planifiés dans leur démarche progressive : menaces, mépris, manipulation, propagande, chantage, règlement de comptes, lutte clanique, arrestation de jeunes manifestants innocents et pacifiques”, explique ce collectif d’universitaires qui prévient également contre “les résidus du système” qui “essaient, dans une ultime convulsion, de se réincarner en opérant cyniquement des liftings à la tête de leurs structures politico-syndicales”. En dépit de toutes ces manœuvres, le collectif d’enseignants ne perd pas son optimisme puisque, soutient-il, concernant les tenants du régime, “ils auront rusé, usé et abusé de tous les moyens perfides dont ils disposent, mais la mobilisation populaire demeure inébranlable”. S’agissant des structures politico-syndicales du système, le collectif estime qu’“ayant été à l’origine de l’impasse actuelle, elles doivent être jugées et rendre des comptes au peuple algérien”.
Tout en rappelant l’objectif de la 19e marche de vendredi dernier qui consistait à “dire au chef d’état-major d’arrêter de bloquer les différentes solutions à la crise proposées aussi bien par les partis d’opposition que par les organisations et les acteurs politiques issus du mouvement révolutionnaire et d’exiger du régime de rendre les clés de la maison Algérie au peuple et de respecter sa souveraineté”, le collectif des enseignants universitaires de Tizi Ouzou se dit confiant quant à l’avenir du mouvement populaire car, estime-t-il, “déterminé, imperturbable, très attaché à l’unité nationale et à son pacifisme admirable, le peuple algérien, pleinement convaincu de la justesse de sa cause, conscient des enjeux de ces moments cruciaux, poursuivra inlassablement son combat révolutionnaire jusqu’à la victoire finale : la rupture avec le système mis en place depuis 1962 et qui a confisqué les libertés fondamentales du peuple et, du coup, transformé l’Algérie, cette terre généreuse, en une vaste prison à ciel ouvert”.
Samir LESLOUS