Washington a annoncé mercredi avoir accordé une aide militaire de 38 milliards de dollars à l’État hébreu. Il s’agit du soutien financier le plus important de l’histoire des États-Unis alloué à l’armée israélienne.
L’aide américaine est sans précédent. Les États-Unis vont octroyer 38 milliards de dollars d’aide militaire à Israël sur 10 ans, en vertu d’un accord signé mercredi 14 septembre. Cette somme permettra de moderniser la majeure partie des avions israéliens, d’améliorer la mobilité des forces terrestres et de renforcer le dispositif antimissile, a précisé un membre de l’administration américaine.
Elle dépasse toutes celles que Washington à allouées jusqu’ici, quelle qu’en soit le bénéficiaire, mais l’accord est assorti de concessions importantes de la part du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, souligne-t-on des deux côtés.
Il s’est ainsi engagé à ne pas réclamer de fonds supplémentaires au Congrès au-delà de ce qui est convenu annuellement dans le cadre de ce plan et à mettre fin progressivement à une disposition qui permettait depuis les années 1980 à l’État hébreu à utiliser une partie de l’aide américaine (26,3 % aujourd’hui) pour financer sa propre industrie de défense, précise-t-on.
« Un voisinage dangereux »
« Le Premier ministre Netanyahou et moi-même sommes convaincus que ce nouveau protocole d’accord contribuera de façon significative à la sécurité d’Israël dans ce qui reste un voisinage dangereux », a déclaré Barack Obama.
Près de 10 mois de négociations ont été nécessaires et elles ont mis en lumière les divergences entre Benjamin Netanyahou et Barack Obama, notamment sur le nucléaire iranien et la question palestinienne. Le chef du gouvernement israélien a jugé qu’il valait mieux s’entendre avec Barack Obama, qui quittera la Maison Blanche en janvier prochain, plutôt que de prolonger l’incertitude en espérant de meilleures conditions avec celui ou celle qui lui succédera, dit-on à Washington et à Jérusalem. Selon son entourage, Barack Obama souhaitait pour sa part obtenir un nouvel accord avant la fin de sa présidence, le jugeant important pour son bilan. Les républicains l’accusent de ne pas prêter suffisamment attention à la sécurité d’Israël, ce que la Maison Blanche dément avec vigueur.
Le nouveau plan sur 10 ans, qui entrera en vigueur à l’expiration du programme actuel en 2018, doit permettre à Israël de conserver un « avantage militaire qualitatif » sur ses voisins, comme l’exigent les résolutions du Congrès américain.
Il prévoit le versement annuel de 3,3 milliards de dollars de crédits militaires, qui doivent financer l’achat de matériel américain, et de 500 millions de dollars pour la défense antimissile, qui est pour la première fois intégrée à l’ensemble