Au lendemain de l’annonce par l’Iran de la construction d’un nouveau réacteur nucléaire destiné à la recherche médicale, les Etats-Unis ont trouvé un autre subterfuge pour monter le monde contre Téhéran, mais surtout pour vendre à l’Europe son système de bouclier antimissile, décrié par la Russie.
Le secrétaire d’Etat à la Défense, Robert Gates, a déclaré jeudi dernier que l’Iran est capable de lancer une attaque contre le Vieux Continent au moyen de «dizaines ou même de centaines» de missiles.
«Un des éléments [fourni par] les renseignements qui a contribué à la décision [de changer de système de défense antimissile] a été de prendre conscience que, si l’Iran devait lancer une attaque de missiles contre l’Europe, il ne s’agirait pas de seulement un ou deux missiles ou même d’une poignée», a dit M. Gates lors d’une audition au Sénat, rapporté par l’AFP.
«Il s’agirait plutôt d’une salve, dans laquelle on aurait potentiellement affaire à des dizaines ou même des centaines de missiles», a-t-il assuré.
A travers cette nouvelle sortie de Robert Gates, Washington confirme qu’il peut aller jusqu’à avancer des informations qui frisent le ridicule, rien que pour alimenter sa politique anti-iranienne et justifier toute future agression contre le vieil Empire perse.
Mais en s’attaquant encore une fois à Téhéran, les Etats-Unis chercheraient à convaincre leurs partenaires européens de soutenir son projet de bouclier antimissile, surtout dans les anciennes républiques soviétiques.
C’est ce qui explique l’effort fournit jeudi dernier par M. Gates et la chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, qui ont tenté de convaincre le Sénat que le nouveau traité START de désarmement nucléaire n’affaiblirait pas les plans de défense antimissile des Etats-Unis.
Ce traité prévoit d’importantes réductions des arsenaux nucléaires des Etats-Unis et de la Russie. Mais cette dernière a dit se réserver le droit de se retirer du traité si Washington poursuit le déploiement de systèmes antimissiles en Europe de l’Est d’une manière qui ne conviendrait pas à Moscou.
Par ailleurs, Washington est resté silencieux devant le développement du nucléaire indien. Le tir d’essai d’un missile balistique nucléaire Prithvi-II, développé par l’Inde, n’a pas suscité la moindre réaction des Etats-Unis.
Le missile monté sur un lanceur mobile a été tiré depuis l’aire d’essais intégrée (ITR) à Chandipur, à environ 15 km de Balasore sur la côte d’Orissa, de la ITR aux environs de 6h50, a rapporté le quotidien en ligne Times of India, citant un rapport de l’armée indienne.
L.M.