Les États-Unis ont dépêché leur diplomate !

Les États-Unis ont dépêché leur diplomate !

David Hale était au Maroc, lundi dernier, avant d’entamer sa visite en Algérie. Un déplacement effectué à une semaine de la «table ronde» de Genève des 5 et 6 décembre sur la question du Sahara occidental.

Le sous-secrétaire d’Etat américain aux Affaires politiques, David Hale, a effectué une visite de travail de deux jours en Algérie où il a été reçu par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia et le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel. Lors de ces deux rencontres, les deux parties ont procédé à une évaluation des relations qui lient les deux pays, mais aussi à échanger sur la situation dans la sous-région, comme l’a indiqué un communiqué du ministère des Affaires étrangères. A ce propos, il y a lieu de préciser que le troisième homme de la diplomatie américaine chargé des questions politiques était au Maroc, lundi dernier. Un déplacement effectué à une semaine de la «table ronde» de Genève des 5 et 6 décembre sur la question du Sahara occidental. Le diplomate américain s’est entretenu avec le président de la Chambre des représentants et les responsables de la diplomatie marocaine. Qualifié de «Monsieur Sahara» au sein du Département d’Etat, David Hale, qui avait salué l’appel du roi Mohammed VI à l’Algérie pour l’ouverture d’un dialogue bilatéral, a dû sûrement plaider l’utilité des négociations directes du Maroc avec le Polisario qui devront s’ouvrir à Genève en présence de l’Algérie et de la Mauritanie, comme pays observateurs. Les Etats-Unis misent beaucoup sur cette rencontre pour la relance des négociations directes. Une position exprimée le 31 octobre au Conseil de sécurité, à la suite de l’adoption de la résolution 2414 par l’ambassadeur américain Jonathan R. Cohen, l’adjoint de Nikki Haley à l’ONU. «Nous saluons la décision de l’envoyé personnel Köhler de reprendre le processus des négociations directes à l’occasion de la table-ronde de Genève», avait-il déclaré. Et de considérer que la réunion de Genève «doit être le début du processus des négociations directes». Reste maintenant à savoir si David Hale a réussi à convaincre le Maroc? A-t-il été aussi porteur d’un message pour l’Algérie après avoir rencontré les responsables marocains? Est-il venu dans l’espoir de convaincre l’Algérie d’accepter l’offre royale? Sur cette question, la réponse de l’Algérie a été claire. Dans un communiqué rendu public par le ministère des Affaires étrangères, l’Algérie a appelé à une réunion, dans les plus brefs délais, du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Union tout en soulignant qu’elle a «toujours été confiante quant à la capacité de l’UMA de peser de tout son poids sur les rapports de force, tant au niveau régional qu’international (…)». Autrement dit, Alger explique à Rabat que le Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UMA est objectivement le cadre idéal pour redynamiser un processus, gelé, rappelons-le, par le défunt roi du Maroc en 1995.

La relance du processus de l’UMA englobe tous les sujets évoqués par le roi Mohammed VI dans son dernier discours, à l’exception du Sahara occidental. En proposant des discussions bilatérales avec Alger sur le Sahara occidental, le roi du Maroc cherchait à faire croire que l’Algérie est partie prenante dans le conflit qui oppose le Royaume au Polisario.

Or l’Algérie est un pays voisin et observateur qui a toujours défendu le droit des peuples à l’autodétermination et appelé au respect des décisions onusiennes. Outre la question saharouie, le diplomate américain a dû sûrement évoquer avec l’Algérie un autre dossier, celui de l’Iran et les dernières sanctions décidées par les Etats-Unis contre ce pays. Ceci est d’autant probable que plusieurs médias ont fait état de la coïncidence de cette visite avec celle du ministre iranien des Affaires étrangères, chargé des Affaires politiques, M.Abbas Araghchi, à Alger. L’agence de presse iranienne «Mehr» a rapporté que la visite de Abbas Araghchi en Algérie avait pour objectif de mener des discussions conjointes sur les moyens de raffermir les relations entre les deux pays, ainsi que des consultations sur des questions régionales et internationales de l’heure. «De telles consultations ont eu lieu entre les deux pays dans le passé et sont maintenant toujours à l’ordre du jour», a précisé l’agence «Mehr» ajoutant que M. Araghchi a affirmé que «l’Algérie est un pays ami de la République islamique d’Iran».