Les Etats-Unis vont envoyer des forces spéciales dans le nord de la Syrie

Les Etats-Unis vont envoyer des forces spéciales dans le nord de la Syrie

C’est un nouveau revirement de l’administration américaine. Après avoirfinalement accepté de convier l’Iran à participer aux discussions multilatérales sur le conflit syrien, le président Barack Obama a annoncé, vendredi 30 octobre, le déploiement en Syrie d’une cinquantaine de membres des forces spéciales dans le nord du pays.

Depuis le déclenchement du conflit, en mars 2011, Barack Obama avait jusqu’ici refusé d’envoyer officiellement des militaires au sol, préférant le recours aux bombardements aériens. « Pas de troupes américaines au sol en Syrie », avait-il répété comme un mantra.

Selon la Maison Blanche, ces soldats d’élite seront cantonnés à un rôle d’assistance et de conseil aux groupes armés rebelles syriens dits modérés.« Ces forces n’ont pas de mission de combat », a insisté le porte-parole de l’administration américaine, Josh Earnest. Interrogé sur une possible augmentation du nombre de soldats, le porte-parole n’a pas exclu une telle éventualité. « Je ne veux pas prédire l’avenir », a-t-il déclaré.

Selon Josh Earnest, le déploiement de ces forces spéciales ne représente toutefois pas un revirement de la Maison Blanche. « Le fait est que notre stratégie en Syrie n’a pas changé », a-t-il affirmé. En août 2014, M. Obama avait admis que les Etats-Unis « n’avaient pas de stratégie » en Syrie.

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« Trop timide et trop tardif »

Cette décision, annoncée le jour où se tenait à Vienne une conférence internationale sur le conflit syrien, en présence de l’Iran, représente pourtant un net changement de la part du président américain qui, après les fiascos irakien et afghan, ne voulait pas engager de nouveau activement son pays dans une guerre au Moyen-Orient. M. Obama a longtemps refusé de s’impliquer militairement en Syrie, jusqu’à ce que Washington bâtisse, à l’été 2014, une coalition internationale pour lutter contre l’organisation armée Etat islamique en Irak et en Syrie.

Un an plus tôt, en septembre 2013, le président Obama avait marqué les esprits et provoqué la colère de ses alliés en renonçant au dernier moment à mener des frappes contre le régime du président Bachar Al-Assad, accusé d’attaques à l’arme chimique contre son peuple.

Aux Etats-Unis, l’opposition républicaine, majoritaire au Congrès, a critiqué l’annonce du déploiement de forces spéciales sur le terrain syrien. Le président de la commission des forces armées à la Chambre des représentants, Mac Thornberry, a fustigé une décision « qui risque d’être trop timide et trop tardive, en l’absence d’une stratégie cohérente plus large ».