La semaine dernière, plus de 6 000 étudiants assistaient à la première session de ces cours «anti-Trump». Une initiative «résistante» née de l’imagination d’étudiants d’Harvard avant de se généraliser dans le pays.
«Comment bien communiquer sur nos valeurs et nos revendications?» Voilà le thème de la première session de cours à «l’école de la Résistance», une formation en ligne et ouverte à tous qui vise à savoir mieux combattre sur le terrain des idées, le président américain Donald Trump. L’idée vient d‘étudiants d’Harvard qui, après les élections, constataient l’envie de révolte estudiantine autant que son incapacité à s’organiser.
Les cours sont filmés dans les universités puis retransmis en direct sur YouTube. Les ‘suiveurs’, eux, doivent s’organiser en ‘groupes’ et proposer chacun des idées nouvelles. Comme le précise le site Quartz, ils sont déjà 6.500 à s’être inscrits sur le site de l’organisation, représentant cinquante états américains et vingt pays à travers le monde.
Sur le modèle de «L’armée de Dumbledore»
Le groupe avoue s’être inspiré de «L’armée de Dumbledore», une société secrète de défense contre les forces du mal mis en place par Harry Potter dans la saga éponyme. Comme dans le livre, l’école de la résistance est ouverte à tous, à condition de partager ses valeurs. Mais à l’inverse du roman de J.K. Rowling, pas question ici de rester «secret»: les cours diffusés en ligne attiraient déjà 15.000 suiveurs lors de la première session, la semaine dernière.
Il était question, lors de cette première session, de savoir mettre en avant ses arguments dans les débats politiques, avec des conseils de lecture pour renforcer ses propos, allant du second discours d’investiture d’Abraham Lincoln à la convention de Seneca Falls, premier texte évoquant les droits des femmes sur le sol américain.
« L’école est l’endroit des échanges intellectuels (…) et de la résistance politique. »Timothy McCarthy, professeur à Harvard
L‘homme qui dispensait ce premier cours, sur un pupitre orné d’un large blason ‘RA’, pour Resistance Army, c’est Timothy McCarthy. Ce professeur de la Kennedy School d’Harvard, l’école d’affaires publiques, a accepté d’être au lancement de l’organisation car selon lui, «l’école est l’endroit des échanges intellectuels, de l‘évolution de la société, et, si nécessaire, de la résistance politique.»
L’organisation a donc élu domicile à la Kennedy School d’Harvard, sans toutefois être officiellement liée à l’université. C’est dans la prestigieuse fac du Massachusetts qu‘aura lieu, mercredi 12 avril, la session «Comment mobiliser et organiser notre communauté?» ou encore, le 27 avril, «Comment faire perdurer notre action sur le long terme?»
Des manifestations récurrentes
Joseph L. Breen, l’un des cofondateurs de l’organisation, a détaillé la genèse de son idée: «Après les élections, on a eu la sensation que les jeunes voulaient s’investir en politique mais qu’il n’y avait pas d’outils concrets pour le faire.»
Les protestations émanant du milieu universitaire ne sont pas nouvelles depuis l’élection de l’ancien magnat de l’immobilier. Dans les semaines qui l’avaient suivie, des manifestations étudiantes émaillaient déjà tout le pays. Et en janvier, les directeurs d’universités américaines avaient très largement pris la parole contre le décret anti-immigration finalement rejeté par la justice.