Les entreprises algériennes activant dans la production hors hydrocarbures semblent de plus en plus déterminées à exporter leurs produits malgré les différents obstacles qu’ils rencontrent à tous les niveaux.
Abordés par l’APS à l’occasion du 2ème salon algérien de l’exportation, Djazaîr Export qui se tient au Palais des expositions à Alger, des exportateurs activant dans multiples domaines tels l’agroalimentaire, les produits cosmétiques, l’artisanat ou encore l’édition des livres ont affiché la même détermination: le label algérien peut concurrencer les marques internationales.
«Nous avons commencé à exporter vers la Russie en 1991et petit à petit nous avons pu entrer dans le marché français et nous sommes en train de négocier pour exporter vers le Maroc et la Libye», dira M. Ramdane Larab, gérant d’un laboratoire de cosmétiques privé, soulignant «l’exploit de pouvoir concurrencer dans un marché leader comme celui de la France».
«Nous exportons actuellement 5 à 10% de notre production et nous comptons arriver à 20% dans deux ans», a-t-il soutenu tout en déplorant «les restrictions bancaires et les retards dans les approvisionnements qui ne devraient pas exister si on voudrait encourager les exportations (hors hydrocarbures)».
Le représentant d’une entreprise de fabrication de tapis, qui exporte déjà vers l’Europe et l’Afrique, a de son côté assuré que «le label algérien s’est imposé à l’étranger grâce à sa qualité et son originalité» mais n’a pas manqué d’appeler les pouvoirs publics à «lutter contre une bureaucratie qui perdure».
«Comment peut-on parler d’encouragement des exportations si on passe un mois à attendre la franchise pour importer les matières premières et trois mois à attendre un simple transfert d’argent?», s’est-il interrogé.
Pour M. Salhi, un jeune éditeur et distributeur de livres pour enfants, exportant vers la France, le Maroc et les Emirats arabes unis, «l’enjeu de l’exportation vaut toutes les peines» parce qu’il ne s’agit pas seulement, a-t-il poursuivi, de «réaliser un chiffre d’affaires mais de faire exporter notre culture à l’étranger surtout aux enfants de la communauté arabo-musulmane».
Pour M. Khebizat, un producteur de la fameuse Deglet Nour qu’il exporte vers la France, l’Allemagne et l’Angleterre, «si on arrivait à fidéliser des opérateurs étrangers à nos marques, nous aurons réussi un challenge des plus difficiles».
Une tournée à travers les différents stands de Djazaîr Export montre la présence en force des coopératives agricoles et des producteurs de produits agricoles transformés. C’est parce que «le produit agricole algérien est très bon», commente M. Bomezbeur, gérant d’un groupe français d’importation de fruits et légumes algériens, venu en Algérie pour «essayer de regrouper un consortium franco-algérien d’import-export».
«Nous importons actuellement des fruits et légumes algériens pour 60.000 euros par semaine mais le marché européen cherche la stabilité et pour cela nous avons besoin d’un groupe d’exportateurs qui puisse assurer des quantités permanentes d’exportation», a-t-il fait savoir.
Il convient de rappeler que les exportations algériennes de produits agricoles frais ou transformés bénéficient d’avantages préférentiels dans le cadre de l’accord d’association avec l’Union européenne.
Les exportations hors hydrocarbures de l’Algérie, de l’ordre de 659 millions de dollars en 2009, continuent cependant à représenter une part minime, voire 2 à 3%, dans l’ensemble des exportations algériennes, toujours dominées par les hydrocarbures.