En termes de volume, les quantités importées d’Algérie par l’Italie se sont établies, sur les six premiers mois de l’année en cours, à 6,48 milliards de m3, contre 7,49 milliards de m3, durant le premier semestre de l’année écoulée.
Dans un environnement où règne une compétition accrue pour vendre son gaz, Sonatrach perd du terrain en Italie, ses exportations gazières marquant le pas. Et, à l’heure qu’il est, elle semble avoir du mal à marquer des points, dans cette compétition, à revenir dans la course, à montrer qu’elle est meilleure que ses principaux concurrents sur ce marché que sont la Russie, la Libye et le Qatar.
En chiffres, les importations italiennes de gaz en provenance d’Algérie, enregistrant une forte baisse durant le premier semestre de l’année en cours, ont reculé d’environ un milliard de m3.
Cela représente, en proportion, 13,5% par rapport à la même période de l’année 2017, selon un communiqué diffusé par ENI, un groupe énergétique italien fortement présent en Algérie. Il y est ainsi mentionné qu’en volume, les quantités importées d’Algérie se sont établies, sur les six premiers mois de l’année en cours, à 6,48 milliards de m3, contre 7,49 milliards de m3, durant le premier semestre de l’année écoulée. Il en résulte ainsi une diminution de l’ordre de 1,01 milliard de m3. Quid des autres fournisseurs ? Pour la Russie et la Libye, la baisse est de moindre ampleur que celle relative aux exportations algériennes. Elle est de l’ordre de 0,57 milliard de m3 pour le premier, et de 0,58 milliard de m3 pour le second.
Pour le moment, c’est le Qatar qui tient le haut du pavé sur le marché gazier italien. Sa part d’exportation a été augmentée de 200 millions de m3.
En résumé, la Russie a exporté, au premier semestre 2018, 13,29 milliards de m3 vers l’Italie, l’Algérie 6,48 milliards de m3. Elle demeure ainsi le deuxième fournisseur en gaz de l’Italie, après la Russie. Il y a quelques années, l’Algérie était le premier fournisseur en gaz de l’Italie couvrant entre 32 et 37% de ses besoins domestiques, contre près de 29% pour la Russie. Et, ces volumes étaient appelés à augmenter dans le cadre du projet Galsi, un gazoduc devant relier l’Algérie à la Sardaigne.
Ce pipeline, important sur le papier, a été cependant mis en veilleuse pour des raisons que seuls les deux pays connaissent. Mais qu’en sera-t-il des perspectives ? Les contrats gaziers à long terme liant l’Algérie à l’Italie expireront en 2019. Et, l’Italie devrait enregistrer un déficit en gaz de l’ordre de 14 milliards de m3, après cette date.
Les deux pays ont déjà commencé à renégocier certains de ces contrats à long terme. Ils mènent les discussions dans un contexte différent de celui ayant prévalu lors de la signature de ces contrats. Aussi, la partie italienne veut poser un préalable dans ce processus, celui de ne pas lier le prix du gaz aux cours du pétrole.
Elle n’a pas l’intention de les annuler mais de les remplacer par des contrats différents dont le prix sera révisé, sans indexation au prix du pétrole. En résumé, les contrats d’approvisionnement en gaz à long terme, signés il y a 20 à 25 ans, devraient être renégociés dans un délai convenable n’excédant pas cinq ans.
Youcef Salami