S’il faut 70 ans pour combler l’écart des salaires entre les hommes et les femmes, combien d’années ou de siècles faudrait-il, pour une humanité qui réussit en quelques années d’époustouflantes innovations numériques qui changeront bientôt la face du monde, mais qui n’arrive pas à faire bouger les mentalités qui s’agrippent à certaines pratiques de l’âge de pierre envers les femmes. Les chiffres donnés par l’ONU Femmes, prouvent à quel point on n’a point bougé.
- Si les femmes jouaient un rôle identique à celui des hommes sur le marché du travail, 28.000 milliards de dollars, soit une hausse de 26%, pourraient s’ajouter au PIB mondial annuel d’ici 2025.
- Les disparités entre les sexes sont nettement marquées au niveau régional, par exemple en Afrique du Nord et dans les Etats arabes, où le taux de chômage des jeunes femmes équivaut quasiment au double de celui des jeunes hommes, atteignant environ 44%, en dépit de la réussite scolaire croissante des jeunes femmes dans ces régions.
- Les femmes occupent majoritairement des emplois moins qualifiés, moins rémunérés et plus précaires. Au niveau mondial, 61.5% de la population active est dans les services. 25% dans l’agriculture et 13.5% dans l’industrie. 23% des femmes siègent au Parlement et 4% sont PDG d’entreprises figurant au palmarès Fortune 500.
- A l’échelle mondiale, le salaire des femmes ne représente que 77% de celui des hommes pour un travail de valeur égale. Il faudra 70 ans pour combler cet écart, compte tenu des taux actuels. Les femmes qui ont des enfants sont plus vulnérables à ces inégalités, un désavantage que l’on appelle « pénalité de la maternité ».
- De la cuisine au ménage, les soins apportés aux enfants et aux personnes âgés, les femmes dans le monde assument une part de travail disproportionnée non rémunérée. On estime que les soins non rémunérés et les travaux domestiques représentent respectivement 10% et 39% du PIB.
- Seuls 63 pays se conforment aux normes minimales en matière de congé de maternité définis par l’Organisation internationale du travail, qui énoncent que les mères devraient bénéficier d’au moins 14 semaines de congé de maternité payé. Seules 28% des femmes employées dans le monde bénéficient, dans la pratique d’un congé maternité rémunéré.
- Dans les pays en développement, le secteur informel reste la première source d’emploi pour les femmes. La proportion de femmes occupant ce genre d’emploi est de 95% en Asie du Sud, 89% en Afrique Subsaharienne et 59% en Amérique Latine et Caraïbes. A l’échelle mondiale 63% des aides familiales sont des femmes. Ces employées informelles sont généralement vendeuses ambulantes, marchandes de petits produits et prestataires de petits services, agricultrices, saisonnières, domestiques ou travailleuses industrielles à domicile.
- 114 pays ont des dispositions en place prenant en compte le harcèlement sexuel au travail, 55% des femmes de l’Union Européenne ont été victimes de harcèlement sexuel au moins une fois depuis l’âge de 15 ans. Parmi elles, 32% en ont été victimes sur un lieu de travail.
- Seuls 67 pays disposent d’une législation contre la discrimination sexiste dans les pratiques d’embauche. Dans 18 pays, les hommes ont également le droit d’empêcher leur femme de travailler.
- Les femmes âgées sont plus susceptibles de ne pas avoir de retraite. 65% des personnes au dessus de l’âge minimum de la retraite sans pension régulière sont des femmes, 35% sont des hommes. En d’autres termes, 200 millions de femmes âgées vivent sans revenus réguliers provenant d’un système de protection sociale, contre 115 millions d’hommes. Parmi les 73% de la population mondiale qui disposait d’un accès partiel, voire inexistant à des services de protection sociale, les femmes sont surreprésentées.
- Un fossé numérique sépare les hommes et les femmes, 47% de la population mondiale est connectée à Internet, les disparités entre les internautes selon le sexe est de 12%. Plus de 3 milliards de personnes dans les pays à revenu faible et à revenu intermédiaire ne possèdent pas de téléphone portable, 1.7 milliards d’entre eux sont des femmes.