Les femmes se marient de moins en moins en Algérie…

Les femmes se marient de moins en moins en Algérie…

L’Algérie à l’instar de beaucoup de pays dans le monde est touchée de plein fouet par les effets pervers du recul du développement et du déclassement social.

Les chiffres sont là : l’âge moyen de mariage chez les femmes était de 29,5 ans en 2013 en Algérie et celui de la maternité 31,4 ans selon les conclusions d’une enquête par grappes à indicateurs multiples (MICS) révélées aujourd’hui par le ministre de la Santé de la population et de la réforme hospitalière lors de la journée scientifique organisée à l’occasion de la Journée mondiale de la population célébrée le 11 juillet, et placée sous le slogan «Investir dans les adolescents».



Et si ce phénomène dénote des conditions de vie des algériens qui, ne pouvant subvenir matériellement à un foyer préfèrent reculer l’âge du mariage, il y a un autre épiphénomène à savoir le mariage précoce. La même enquête révèle en effet que 3,5% des filles âgées de 15 à 19 ans ont déjà été mariées. Le ministre a déclaré que les filles mariées à cet âge précoce souffrent forcément de «traces indélébiles d’incapacités diverses tant sur le plan individuel que sur le plan social».

Pour preuve il citera la déperdition scolaire chez la fille «mariée» en la privant de recevoir une éducation complète lui permettant de poursuivre ses études universitaires et d’acquérir et de conserver son autonomie notamment économique.

Un pays très jeune

Le ministre Abdelmalek Boudiaf n’a pas manqué de pointer les grossesses d’adolescentes qui, selon lui, ne sont pas seulement un «problème de santé mais constituent un problème de développement au regard de leurs conséquences qui se font ressentir tout le long de la vie des concernées et se répercutent négativement sur leur vie d’adulte en les enlisant dans la pauvreté et l’exclusion».

M. Boudiaf soulignera que les plus jeunes mères enceintes pour la première fois, encouraient un «risque sensiblement élevé de décès ou d’invalidité maternelle». Autre dommage collatéral : les cas de mortinatalité et les décès infantiles étaient plus fréquents chez les bébés nés de mères âgées de moins de 20 ans précise le ministre de la Santé.

C’est sur ces questions sensibles et graves que le ministre a invité les experts à réfléchir pour trouver des solutions à même de les juguler tant elles sont un fardeau pour la collectivité nationale. Dans ce tableau sombre, il y a tout de même une belle éclaircie puisque le ministre nous apprend que près d’un quart de la population algérienne (environ 10 millions) sont âgés de 10 à 24 ans soit un taux de 24% du total de la population et dont 62% âgés entre 10 et 19 ans avec un taux de 49 % de filles. Cela fait toujours plaisir et rassurant de savoir que l’Algérie reste un pays jeune à condition que cette frange de la population majoritaire soit bien prise en considération.