Les fortes canicules ont affecté la production : La figue se fait rare en Kabylie

Les fortes canicules ont affecté la production : La figue se fait rare en Kabylie

De tout temps connue pour sa vocation en matière d’arboriculture de montagne et surtout pour sa forte production de figues en saison estivale et d’olives en période hivernale, toute la Kabylie aura malheureusement souffert, durant tout cet été, des grosses canicules qui ont eu de graves répercussions sur les récoltes habituelles.

Si les grosses chaleurs ont enregistré, cet été, des pics record qui ont frappé de plein fouet les figueraies mais aussi les oliveraies, le comble est que ces canicules se sont inscrites dans la durée puisqu’elles ont fait leur apparition pratiquement depuis la mi-juin pour perdurer en juillet et en août, ce qui a porté un sérieux coup à la maturation et au rendement des milliers d’arbres fruitiers recensés dans les wilayas de Tizi Ouzou, Boumerdès, Bouira et Béjaïa.

C’est ainsi que dans la wilaya de Tizi Ouzou, ce fruit exquis qu’est la figue fraîche se fait réellement désirer dans les marchés, chez les commerçants de fruits et légumes mais aussi au bord des routes où les paysans avaient l’habitude d’écouler leur production locale qui a toujours servi de subsistance conséquente à de nombreuses familles de la région.

“Cette année, il n’y a pratiquement pas de figues dans les champs, car les fortes chaleurs et les nombreux incendies enregistrés durant tout l’été ont tout détruit, alors que les récoltes étaient initialement prometteuses mais, avec les grosses canicules, les fruits ne sont pas arrivés à terme et ont fini par tomber à même le sol”, nous dira ce paysan de Mâatkas, rencontré à proximité du marché couvert de la ville de Tizi Ouzou, lui qui avait pour habitude d’écouler, en ces lieux, une bonne partie de sa récolte, alors que les quelques fruits proposés à 400 DA le kilo s’écoulent rapidement au petit matin.

“Dans mon jardin, je possède deux figuiers qui ont toujours permis à la famille de savourer de belles figues durant tout l’été, mais cette année, c’est la dèche”, avoue un vieux retraité résidant à Béni Douala.

“C’est vrai que les fortes chaleurs enregistrées cet été ont eu des répercussions négatives sur la production globale de figues à travers toute la wilaya, à un tel point que les récoltes sont plutôt faibles, puisque nous avons enregistré à peine 12 000 q la mi-août, soit un rendement moyen de 20 q/ha, ce qui est en deçà de nos prévisions habituelles, alors qu’il était de 25 q/ha l’an dernier où la récolte n’était pas aussi exceptionnelle”, nous dira le directeur des services agricoles de la wilaya de Tizi Ouzou, Makhlouf Laib.

Ce dernier explique ces chutes de production par le fait que “les fortes chaleurs ont malheureusement contribué à l’avortement des fruits et un grand retard dans la maturation des figues, surtout que la canicule a fait son apparition depuis le 20 juin et a duré dans le temps tout en prenant de l’ampleur avec les nombreux incendies enregistrés durant tout l’été”.

Pis encore, cette grande sécheresse menace même la saison oléicole car, comme le figuier, l’olivier a besoin d’un minimum de fraîcheur à un tel point que le DSA de Tizi Ouzou tire la sonnette d’alarme, lui qui affirme, que “le retour des pluies est indispensable dans les jours à venir pour ne pas compromettre sérieusement la nouvelle saison oléicole”.

C’est dire que si le figuier et l’olivier ont toujours symbolisé l’arboriculture de montagne de par leur spécificité, leur robustesse face au sol aride et leur résistance aux aléas du climat, il n’en demeure pas moins que les temps ont curieusement changé et les paysans kabyles ne savent plus à quel saint
se vouer.
Mohamed HAOUCHINE