Le président du sénat français a évoqué au cours de sa visite en Algérie, la fameuse « loi 49/51 » relative aux investissements directs étrangers (IDE) en Algérie. Lors de sa conférence de presse, il a déclaré en avoir longuement discuté avec le premier ministre Abdelmalek Sellal.
Gérard Larcher n’a fait qu’ajouter une nouvelle couche, car tous les responsables français en visite en Algérie posent systématiquement le problème, se faisant l’écho d’hommes d’affaires français qui voient dans cette loi un obstacle à l’investissement, particulièrement dans les PME.
Il n’y a pas d’ailleurs que les français à se plaindre de cette loi pour le moins obsolète. L’ambassadeur américain par intérim, Christopher Willem, écrivait dans un blog que cette loi « dissuadait l’investissement en Algérie ».
Des députés ayant rencontré, le mois de décembre dernier une délégation de journalistes algériens leur ont dit tout le bien qu’il pensaient de cette loi qui pose donc aujourd’hui un véritable problème, même si les responsables algériens, Sellal lui -même et le ministre de l’industrie et des mines Abdeslam Bouchouareb ont cherché à convaincre du contraire tout en se montrant favorables à une certaine flexibilité dans son application.
« Un porteur de capitaux qui veut investir en Algérie, surtout dans le domaine de la PME ne comprend pas qu’il puisse ramener son capital, son savoir-faire pour se retrouver en partenariat avec un algérien dont l’apport se limite juste à la nationalité algérienne » avoue un membre du FCE pour qui cette loi « est extraterrestre ».
La situation économique que connait actuellement le pays rend obligatoire la nécessité d’en finir avec cette vache sacrée qui remonte à la fameuse loi de finances complémentaire de juillet 1989, à travers laquelle Ouyahia, alors chef du gouvernement, voulait réinventer le patriotisme économique.
Si dans les secteurs stratégiques, comme l’énergie, le transport, l’industrie, le dogme 51/49 peut encore se défendre, au nom d’une certaine souveraineté, dans d’autres secteurs comme le tourisme, la PME, l’agriculture, l’Etat algérien va devoir lâcher du lest, en dépit de son plein gré.
C’est la rançon à payer pour espérer capter des capitaux étrangers, par ailleurs soumis à une rude concurrence, notamment nos voisins marocains qui offrent aux investisseurs étrangers des conditions plus attractives.
En fait le gouvernement algérien se retrouve face à un dilemme : reformuler cette loi en l’adaptant au nouveau contexte économique ou s’y tenir encore pour ne pas encourir les foudres des syndicats et du parti des travailleurs.