Les frappes russes ont modifié la donne géopolitique au Proche-Orient Syrie-Irak : l’État islamique en perte de vitesse

Les frappes russes ont modifié la donne géopolitique au Proche-Orient  Syrie-Irak : l’État islamique en perte de vitesse

Guère inquiétée ces derniers mois, l’organisation terroriste autoproclamée État islamique (Daech), qui a accaparé pas moins de 300 000 km2 en Syrie et en Irak à la faveur de la situation sécuritaire catastrophique prévalant dans ces deux pays, est désormais attaquée par les forces armées irakiennes et syriennes revigorées par les développements que connaît la région.

En effet, outre les frappes quotidiennes de l’aviation russe en Syrie, l’Iran a déployé des conseillers militaires dans ce pays et en Irak, à la demande de Bagdad. “Nous avons des conseillers militaires en Irak et en Syrie à la demande des gouvernements de ces deux pays (…) Nous allons renforcer notre aide en termes de conseil à la Syrie pour lutter contre le terrorisme”, a précisé le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian.

Cela a conduit inévitablement à un retour en force des armées syriennes et irakiennes sur le terrain. Ainsi, depuis le début des bombardements russes en Syrie, début octobre, l’armée du régime Al-Assad, soutenue par les milices du Hezbollah et les Gardiens de la révolution iraniens, progresse dans le nord du pays en regagnant des territoires occupés jusque-là par Daech ou par les rebelles.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), les forces coalisées de l’armée, des milices pro-régime du Hezbollah libanais et des combattants iraniens et irakiens ont pris en 24 heures cinq villages et des collines de la province septentrionale d’Alep et se trouvaient aux portes de la localité clé d’al-Hader. À en croire un responsable américain, près de 2 000 Iraniens ou combattants soutenus par l’Iran, comme ceux du Hezbollah ou de groupes irakiens, participent à l’offensive près d’Alep.

En Irak, le mouvement terroriste d’Aboubakr al-Baghdadi, affaibli par la perte de son bras-droit, perd également du terrain. Aux dernières nouvelles, l’armée irakienne est aux abords de la ville stratégique de Baïji, qui abrite la plus importante raffinerie de pétrole en Irak. Cette dernière constitue la plus grande source de revenus pour Daech.

Après avoir repris aux terroristes de Daech une grande partie de cette ville, considérée comme un carrefour stratégique situé à 200 kilomètres au nord de la capitale Bagdad, l’armée irakienne et ses alliés paramilitaires chiites continuent de progresser vers le Nord, le long de l’autoroute menant vers Mossoul, deuxième ville d’Irak aux mains de Daech depuis juin 2014.

En dépit des avancées des forces irakiennes et syriennes, il est trop tôt pour penser que c’est le début de la fin pour Daech, dont les capacités militaires sont loin d’être négligeables, bien au contraire.

C’est certainement une des raisons qui empêchent les grandes puissances opérant dans la région d’envoyer des troupes au sol, car connaissant parfaitement les capacités de guérilla des terroristes de Daech.

L’on attendra probablement un plus grand affaiblissement de l’organisation terroriste pour lui porter le coup de grâce.