ÉNERGIE, Gaz – Les vastes réserves de gaz naturel dont dispose l’Algérie ne cessent de susciter la convoitise des grandes compagnies multinationales. De son côté, l’Algérie qui est en quête d’IDE a adopté une loi en 2019 qui offre des conditions plus avantageuses aux entreprises énergétiques étrangères. Entre-temps, il y a eu le conflit en Ukraine qui a contraint les pays de l’Europe occidentale à chercher des fournisseurs autres que la Russie.
L’ensemble de ces conditions qualifient l’Algérie pour constituer le futur hub gazier de la région méditerranéenne. Et cela n’a, bien entendu, pas échappé aux géants américains de l’énergie qui ont du cash à investir après avoir engrangé des bénéfices records l’année dernière grâce à la flambée des prix du pétrole.
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Ainsi, le très sérieux quotidien économique US, The Wall Street Journal, a révélé, aujourd’hui (2 juin 2023), qu’ExxonMobil et Chevron sont en négociations avancées avec l’Algérie sur un accord qui permettrait aux deux compagnies de venir forer pour la première fois dans notre Sahara.
Arkab confirme les négociations entre l’Algérie, ExxonMobil et Chevron
D’après la même source, qui cite le ministre algérien de l’Énergie, Mohamed Arkab, les accords entre l’Algérie et les deux géants américains pourraient aboutir d’ici la fin de l’année 2023.
Les négociations entre, d’une part, la compagnie nationale Sonatrach, de l’autre, les entreprises US, ExxonMobil et Chevron, se concentreraient sur le gaz conventionnel, mais aussi sur les énormes réserves algériennes de gaz de schiste, les troisièmes plus importantes au monde.
En outre, le ministre de l’Énergie Mohamed Arkab a déclaré : « Je suis en train de pousser Sonatrach, car nous devons augmenter nos volumes ». Un objectif d’autant plus atteignable que l’Algérie, l’un des plus grands producteurs de gaz naturel au monde, dispose de trois connexions de gazoducs vers l’Europe. Cela confère à notre pays un avantage concurrentiel considérable sur les fournisseurs éloignés, tels que les États-Unis et le Qatar, qui expédient du gaz naturel liquéfié (GNL) vers l’Europe.
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Pour rappel, au début de l’année 2023, M. Arkab a rencontré, lors d’une conférence mondiale sur l’énergie qui a eu lieu à Houston, aux États-Unis, le PDG de Chevron, Mike Wirth. À la même occasion, des cadres de Sonatrach ont discuté avec leurs homologues d’Exxon, avait indiqué le ministre algérien de l’Énergie.
Que gagne l’Algérie à s’associer avec les géants américains du pétrole et du gaz ?
À l’issue de la conférence de Houston, une porte-parole d’Exxon a confirmé les pourparlers de la société US avec Sonatrach, sans toutefois donner plus de détails.
De son côté, Chevron a déclaré avoir signé un accord avec les autorités algériennes lui permettant d’accéder aux données relatives à trois bassins pétroliers et gaziers : Ahnet dans le sud ; Gourara dans le centre du pays ; Berkine à l’est, près des frontières avec la Libye et la Tunisie.
La question qui se pose à ce stade est : quel intérêt a l’Algérie à permettre aux deux compagnies américaines de forer dans le Sahara ? Il faut savoir que les réserves prouvées de pétrole et de gaz de notre pays s’étendent sur 1,5 million de kilomètres carrés, soit une superficie à peu près équivalente à celle de l’Alaska.
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De plus, l’Algérie ambitionne de commencer à produire dans de vastes régions du pays qui n’ont pas été exploitées pour augmenter, ainsi, les taux de récupération des champs actuellement en production. À ce titre, les opportunités ne manquent pas : seuls 47 % des 1,5 million de kilomètres carrés sont exploités.
« Nous avons encore 53 % de gaz conventionnels à développer », a déclaré le ministre Arkab. « Cela permettra d’augmenter considérablement notre production », souligne-t-il.