Les “généreuses” et “scandaleuses” primes d’intéressement des cadres dirigeants de Sonatrach

Les “généreuses” et “scandaleuses” primes d’intéressement des cadres dirigeants de Sonatrach

Panique à Sonatrach ! Les primes d’intéressement des hauts cadres dirigeants de la compagnie nationale d’hydrocarbures risquent de provoquer un nouveau scandale. Des travailleurs de Sonatrach viennent d’apprendre que pendant l’année 2012, leurs cadres dirigeants se sont accaparés de primes d’intéressement dont les montants faramineux sont jugés excessifs et injustifiés. Ces révélations n’ont pas manqué d’indigner les autres fonctionnaires de Sonatrach.

C’est une lettre de dénonciation qui a tout déclenché. Il y a de cela quelques jours, une lettre accompagnée d’un document confidentiel a été révélée pour dénoncer les gigantesques primes accordées à une dizaine de cadres dirigeants de Sonatrach en 2012. Le document en question, dont Algérie-Focus a obtenu une copie, révèle les montants de toutes les primes offertes aux plus hauts cadres de la compagnie nationale d’hydrocarbures. Ainsi, ce document nous apprend que le PDG de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, aurait touché plus de 123 millions de DA, à savoir plus de 12 milliards de centimes, de prime d’intéressement ! Les deux Vice-Présidents de la compagnie sont accusés d’avoir bénéficié d’une prime qui dépasse les 250 millions de centimes.

Le directeur exécutif des finances du groupe Sonatrach a également touché une prime qui dépasse les 210 millions de centimes. Mêmes les directeurs régionaux de plusieurs unités de production situées au sud du pays sont accusés d’avoir bénéficié de primes d’intéressement très exorbitantes. Ainsi, le directeur de production de la région de Hassi R’mel aurait touché plus de 150 millions de centimes.

D’après ce document qui commence à circuler sous les manteaux des travailleurs de Sonatrach notamment dans les bases de vie de Hassi R’mel, il n’y a pas un seul cadre dirigeant de Sonatrach qui n’aurait pas touché une prime inférieure à 100 millions de centimes. Ces montants ont bouleversé les travailleurs notamment les pétroliers du sud qui accomplissent leurs activités dans des conditions pénibles sans bénéficier, pourtant, d’une quelconque prime généreuse en dépit de la dangerosité de leurs tâches. Il faut savoir à ce sujet qu’un cadre ordinaire de Sonatrach, a-t-on appris de plusieurs sources concordantes, touche à peine 160 mille Da de prime d’intéressement. Un cadre moyen bénéficie, quant à lui, d’une prime de 170 mille Da. Les cadres supérieurs, selon leurs diverses catégories, sont récompensés chaque année par des primes qui varient de 250 mille à 300 mille Da.

Concernant, les cadres dirigeants de la compagnie, un système mis en place prévoit que des primes sur objectifs. Le montant et les niveaux de variation de ces primes d’intéressement sont déterminés selon les degrés d’atteinte des objectifs. Mais pour plusieurs pétroliers syndicalistes contactés par nos soins indiquent que rien ne justifie les primes faramineuses accordées en 2012. Au moment où le groupe Sonatrach patine dans les scandales de corruption et les soupçons de pots-de-vin, ces primes accordées aux cadres dirigeants risquent de défrayer une nouvelle fois la chronique. D’autant plus que les exportations algériens d’hydrocarbures reculent et les prix du pétrole baissent…