Les initiatives de sortie de crise et les grosses affaires judiciaires sur le plateau : Quels messages pour le 17e vendredi de marche ?

Les initiatives de sortie de crise et les grosses affaires judiciaires sur le plateau : Quels messages pour le 17e vendredi de marche ?

Le mouvement populaire pacifique, entamé le 22 février, achèvera, bientôt, ses quatre mois de protestations, réclamant le changement du système politique et l’édification d’un État de droit, républicain et démocratique.

En effet, depuis cette date historique, la dynamique populaire ne s’est ni essoufflée, ni n’a baissé le rythme de ses mots d’ordres. De plus en plus mobilisatrices des foules, les marches hebdomadaires connaissent l’adhésion et la participation davantage d’Algériennes et d’Algériens : qu’elles soient organisées à Alger ou bien à travers le territoire national, ou même à l’extérieur du pays.

Il s’agit donc d’imposantes marches organisées chaque vendredi, par les citoyens afin de réclamer leurs revendications et répondre au pouvoir. C’est alors que la rue devient une tribune d’expression pour le peuple. Une sorte de canal de communication  entre ces deux pôles «pouvoir et peuple», dont ce dernier a toujours eu le dernier mot. Ainsi, après le 16e vendredi de marche, le peuple a répondu «NON» au dialogue avec le pouvoir tant que les figures qui l’incarnent, à travers les «3B» (Bensalah, Bedoui et Bouchareb), sont toujours en poste. Un préalable à tout engagement de dialogue.

Une position que le peuple d’ailleurs, comme on le voit à travers les manifestations de la semaine (comme les étudiants), compte réaffirmer au 17e rendez-vous, prévue demain. Il s’agira pour ce vendredi, de commenter encore une fois les évènements qui se sont déroulés durant toute la semaine, sur le plan politique, syndical et judicaire. Dans ce contexte, ces derniers jours n’ont pas été avares en évènements d’importance. Du côté judiciaire, des dossiers de corruption ont été ouverts et des noms lourds ont été évoqués et/ou poursuivis judiciairement. C’est d’ailleurs le cas de l’affaire «Mahieddine Tahkout», où 19 personnes ont été mises en détention provisoire, dont l’homme d’affaires controversé lui-même et des membres de sa famille. Il s’agit aussi de l’ex-Premier ministre, Ahmed Ouyahia, placé hier, sous mandat de dépôt après avoir été entendu par le juge d’instruction de la Cour suprême.

Politiquement, les partis et les personnalités nationales pressent le pas à la recherche d’une issue à la crise. Après la réunion de la société civile qui a annoncé la tenue d’une Conférence nationale le 15 juin prochain, le bloc de l’opposition, se réclamant des «Forces de changement», s’est mis d’accord pour organiser sa « rencontre nationale», élargie pour le 29 juin d’après. Il s’agit pour ces deux initiatives de rechercher, chacune à part, une solution «consensuelle» qui puisse répondre aux revendications pacifiques du peuple et dégager, par la suite, une feuille de route commune pour une sortie de crise politique.
Le peuple s’exprimera-t-il sur ces deux projets politiques ? Tout porte à le faire croire, puisque depuis le début du mouvement populaire et citoyen, les manifestants demeurent aux aguets de tout ce qui fait bouger la scène nationale.

Par ailleurs, il est à rappeler que, mardi passé, les étudiants ont manifesté pour la seizième fois dans les rues d’Alger et des autres villes. Effectivement, la communauté estudiantine a réaffirmé, avant-hier, encore une fois, son attachement aux revendications populaires pour le changement du système politique en place et l’édification d’un État de droit.

Sarah Oubraham