Après avoir confirmé ses engagements d’investissement en Algérie en 2008, le groupe égyptien Asec Cement Holding (ACH), à travers sa filiale Asec Algérie n’est pas parvenu à concrétiser ses promesses deux ans plus tard.
Donnée pour opérationnelle pour 2011, la nouvelle cimenterie de Djelfa n’est pas encore achevée. Alors que les travaux de la réalisation, « clés en main », d’une ligne de production de ciment d’une capacité de 4.500 tonnes par jour de clinker, au niveau de la Société des ciments de Zahana (SCIZ), ne sont même pas entamés. Selon le quotidien électronique TSA, Asec Algérie a lancé, mercredi, un nouvel appel d’offres, après l’infructuosité du précédent appel d’offres lancé fin 2009.
Les raisons invoquées pour ce retard seraient d’ordre purement financier, selon la même source. Asec Algérie a signé, le 13 janvier 2008, un contrat de 550 millions de dollars pour la construction d’une cimenterie dans la région de Djelfa. Ce projet, qui est l’un des plus importants investissements pour ACH en dehors de l’Egypte, constitue le deuxième projet de la société en Algérie.
Mais les travaux de réalisation de cette usine lancés la même année, qui devait entrer en production à partir du mois en cours, avec une capacité annuelle de 3,3 millions de tonnes de clinker et de 3,5 millions de tonnes de ciment, ne sont pas encore terminés. Et durant la même année, Asec cement avait racheté 35% du capital de la cimenterie de Zahana pour 32,6 millions d’euros.
Le cimentier égyptien s’était engagé à l’époque à augmenter la production de l’usine à 2 millions de tonnes par an dans les deux années à venir contre 800 000 tonnes actuellement. Vraisemblablement, la spéculation que connaît le marché national du ciment est due au retard pris dans la concrétisation des investissements d’Asec. En effet, le déséquilibre entre la faible offre et la forte demande sur ce matériau alimente la spéculation et fait flamber le prix du ciment.
Le sac de 50 kg est cédé à plus de 700 dinars alors que son prix d’achat sorti d’usine ne dépasse pas les 350 dinars. Si les projets du groupe égyptien connaissaient des avancements appréciables, la spéculation n’aurait pas atteint un niveau important. Il faut dire, en outre, que ce n’est pas la première fois que les investissements égyptiens en Algérie tournent mal, ces derniers temps.
D’important investissements égyptiens lancés en grande pompe depuis le début des années 2000 dans différents secteurs connaissent des chamboulements, à l’instar des investissements d’OTH, Ezz steel. Pour ce dernier, il a renoncé à son projet de réalisation d’un complexe sidérurgique à Jijel, qui devait être livré en 2010, il y a quelques semaines.
Sur ce renoncement, l’ex-ministre algérien de l’industrie, M. Abdelhamid Temmar, avait fait le parallèle entre l’annulation du projet d’investissement et la crispation des relations entre l’Algérie et l’Egypte du fait de la compétition pour l’accession à la phase finale de la Coupe du monde. « Nous avions entamé les discussions avec El Ezz mais les événements entre l’Algérie et l’Egypte, suite au match de football, et la crise économique internationale ont conduit au gel total du projet », a-t-il déclaré.
Il y a lieu de citer également le fameux dossier de « Djezzy », qui est actuellement pris en charge par le Premier ministre, M. Ahmed ouyahia. Le groupe égyptien OTH, rappelle-t-on, a voulu céder le capital de sa filiale en Algérie, OTA qui exploite la marque « Djezzy », pour le compte du groupe sud-africain MTN. Ce qui a provoqué un tollé chez le gouvernement algérien.
Ferhat Y.