Faute de réels moyens dissuasifs, les baigneurs sont obligés de se «défendre» à coups de pierres face aux propriétaires de jets-skis, capables et à tout moment de transformer leur paisible instant de détente dans l’eau en vrai cauchemar.
En effet, sans aucune crainte, des dizaines de ces bolides de la mer pouvant atteindre des pics de vitesse dépassant les 90km/h, sillonnent le rivage des différentes plages de la Corniche oranaise, probablement en quête de sensations fortes.
Pourtant le durcissement du code maritime et la présence quotidienne des gardes-côtes effectuant des patrouilles incessantes à l’affût des contrevenants ne fait qu’atténuer les «ardeurs» des Schumacher et autres Alonzo, prêts à braver tous les interdits afin de donner libre cours à leurs extrêmement dangereux jeux aquatiques.
Ne pouvant être partout à la fois, les gardes-côtes, à bord de leur superbe semi-rigide, patrouillent le long des quelque 15 km de rivages de la Corniche oranaise, observant un même rituel, passant presque toujours au même moment au même endroit que les «jets-skieurs» utilisent à leur avantage.
En effet, comme par enchantement, la grande activité des «jets-skieurs» diminue considérablement, voire s’arrête au passage des gardes-côtes. Un long moment de répit qui profite énormément aux baigneurs, surtout les plus jeunes, qui, l’espace d’un bref instant, peuvent papoter dans l’eau sans avoir à se soucier de la peur de se faire percuter par l’un de ces engins. Une fois les gardes-côtes partis, «les 24h du Mans» reprennent de plus belle.
Malgré l’existence de passages balisés spécialement conçus pour que les jets-skis puissent atteindre le rivage, un itinéraire sécurisé permettant aux baigneurs de s’adonner à la nage en toute quiétude, une grande majorité des propriétaires de ces mastodontes de la mer semblent s’être donnés le mot pour terroriser les baigneurs.
Zigzagant entre les têtes des nageurs, effectuant des manœuvres toutes aussi dangereuses les unes que les autres, ces néo-pirates savourent leur suprématie dans un rapport de forces déséquilibré, largement en leur faveur.
En dépit des coups de sifflets des surveillants de baignade et les avalanches d’insultes proférées à juste titre par des centaines d’estivants estomaqués par l’insouciance des «jet-skieurs» frôlant à chaque instant la catastrophe, ces derniers pris au piège d’une montée d’adrénaline incontrôlable se focalisent totalement sur la prochaine figure acrobatique qu’ils auront à réaliser pour épater une galerie…écoeurée. Une «galerie» traumatisée qui, chaque année, est touchée dans sa chair par le décès d’un être cher.
Ainsi donc, face à l’obstination des «jet-skieurs» de ne pas respecter les «espaces-baigneurs» et les indications des surveillants de baignade, les invitant à aller s’adonner à leur sport favori loin du rivage, la plupart des estivants ont trouvé la bonne combine pour obliger ces énergumènes à déguerpir fissa.
N’étant pas à leur avantage dans l’eau, les estivants s’en prennent aux «jet-skieurs» récalcitrants en les menaçant à coups de jets…de pierre !!! Une bonne astuce qui semble avoir apporté ses fruits. Ainsi donc, à la moindre incartade d’un «jet-skieur», ce dernier a droit à une vraie volée de galets venant de toutes parts, sous la bronca d’une «galerie» revancharde.
Bilekdar D.