Le bilan de l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLDT) pour le 1er trimestre de 2016 est pire qu’il en a l’air. Il n’est que la partie visible de l’iceberg car le nombre total de toxicomanes non déclarés n’est pas près d’être connu.
Naouel Boukir – Alger (Le Soir) – Dans son rapport trimestriel, l’ONLDT parle de près de 5 350 toxicomanes ayant bénéficié d’une cure médicale et thérapeutique durant les trois premiers mois de 2016.
En allant un peu plus dans le détail de ces chiffres, ce sont principalement et particulièrement les tranches jeunes qui sont concernées. Le classement des toxicomanes pris en charge suivant leur catégorie d’âge a révélé des statistiques catastrophiques : 39,57% sont âgés de 16 à 25 ans, 36,73% de 26 à 35 ans, 18,58% sont âgés de plus de 35 ans et 5,12% ont moins de 15 ans.
Concrètement, cette prise en charge a concerné 81,42% de toxicomanes ayant moins de 35 ans. Ces chiffres sont véritablement dramatiques sachant que les 5,12% âgés de moins de 15 ans, soit 274 personnes, sont des mineurs, susceptibles d’être ou pas scolarisés dans des collèges, voire au primaire.
Née souvent de la délinquance, la toxicomanie touche adolescents et préadolescents au sein même de leurs établissements scolaires, sinon dans leur entourage. Tout en rappelant que la déperdition scolaire et les mauvaises fréquentations constituent un autre facteur déclencheur de la consommation de drogues.
Pour ce qui est des profils des toxicomanes réceptionnés au niveau des centres de prise en charge, les statistiques recueillies auprès des services de lutte contre les stupéfiants, la gendarmerie, la police et les douanes attestent que 3 895 d’entre eux sont célibataires et 1 282 autres sont mariés, alors que 416 sont du sexe féminin. Manifestement, les jeunes célibataires sont doublement plus enclins à consommer de la drogue.
Toutefois, le véritable élément déclencheur de la toxicomanie est certainement le chômage pour les jeunes adultes ou même les étudiants. En effet, le bilan évoque que 56,28% du nombre total de ces toxicomanes sont sans emploi et 10,30% sont des étudiants. Evidemment, la disponibilité accrue des différentes formes de drogues à de bas prix, ces dernières années, n’est pas la principale ou du moins la seule cause majeure de l’accoutumance, mais il y a surtout le saisissant malaise socio-économique de ces jeunes au sein de leur société.