Les joueurs paieront leurs cotisations en septembre: La Cnas veut les milliards du foot

Les joueurs paieront leurs cotisations en septembre: La Cnas veut les milliards du foot

Cette bataille donnera plus de souffle à la Caisse nationale des assurés sociaux qui est en pleine opération «commando» pour récupérer ses créances et sauver ainsi le système social du pays menacé par la crise.

Le scandale des footballeurs hors la loi enfin réglé…plutôt en partie! En effet, avec la crise financière que traverse le pays depuis plus de deux ans, les autorités ont «découvert» plein d’anomalies dans la gestion de plusieurs secteurs, parmi elles le football dit professionnel. Des milliards de dinars sont dépensés pour la vente et l’achat de joueurs qui sont payés à coups de centaines de millions de centimes, mais paradoxalement et contrairement aux petits travailleurs, ils n’ont jusque-là jamais payé leurs impôts et encore moins leurs cotisations sociales. Un énorme manque à gagner pour le Trésor public et les caisses sociales qui devrait être réglé durant cette saison footballistique, en tout cas en ce qui concerne la Cnas. C’est l’affirmation faite, hier, par son directeur général, Tidjani Hassan Heddam, qui était l’invité du Forum du quotidien public El Moudjahid.

«Nous avons eu plusieurs réunions avec le président de la FAF El Hadj Mohamed Raouraoua, le président de la Ligue nationale de football Mahfoud Kerbadj et les représentants des clubs de Ligues 1 et 2», fait savoir Tidjani Hassan Heddam. «Ces rencontres ont abouti à des résultats très prometteurs. Le contentieux a été réglé grâce à la bonne volonté de ces responsables qui ont prévu des sanctions contre les récalcitrants», poursuit-il avant d’annoncer une rencontre pour le mois de septembre prochain pour officialiser les choses. «En septembre prochain, on va vous convier à une rencontre où vous aurez tous les détails de cet accord qui couvrira les joueurs et tout le staff technique», rétorquet-il fièrement. C’est donc le jackpot pour la Cnas qui a gagné son combat contre le monde très opaque du football? Pas vraiment! Car, «ces déclarations seront plafonnées à 15 fois le Snmg», précise le DG de la Cnas. C’est à dire 270 millions de centimes. C’est certes la moyenne des salaires des joueurs professionnels mais beaucoup touchent plus, presque le double. Pis encore, c’est un plafonnement, ce qui fait qu’ils ne sont pas obligés de déclarer leur salaire réel! Un manque à gagner pour la Cnas mais surtout une injustice par rapport aux travailleurs qui eux voient 35% de leurs salaires de misère retenus en charges sociales…Néanmoins, c’est une bataille de gagnée qui donnera du souffle à la Cnas en opération «commando» pour récupérer ses créances et sauver ainsi le système menacé par la crise. D’ailleurs, les années 2015-2016 ont été décrétées comme celles du recouvrement, à la faveur de l’adoption dans la loi de finances complémentaire 2015 de mesures incitatives exceptionnelles, en direction des employeurs pour le règlement de leurs cotisations de sécurité sociale et la formalisation de leurs situations administratives vis-à-vis de la Cnas.

«Plus de 177.000 employeurs ont adhéré à l’initiative. 141.166 se sont même acquittés de la totalité de leurs dettes vis-à-vis de la Cnas, qui a permis l’annulation des majorations et pénalités de retard», souligne le premier responsable de la Cnas. «On a également octroyé plus de 18.000 échéanciers de paiement pour les employeurs non à jour de leurs cotisations et dont la situation financière ne leur permet pas de s’acquitter totalement et immédiatement de leurs dettes», réplique-t-il. Selon le même responsable, l’affiliation volontaire des travailleurs informels a été un franc succès. «16.280 personnes activant dans la sphère de l’économie informelle y ont adhéré. Ils bénéficient ainsi des prestations de l’assurance maladie et maternité pour trois années, moyennant une cotisation mensuelle symbolique (12% du Snmg, soit 2160 dinars)», atteste t-il. «Ces mesures exceptionnelles ont impacté positivement le niveau des recettes qui a augmenté de 7% par rapport à l’année 2014 et 11% par rapport à 2013. Alors que pour le 1er trimestre 2016, la recette a augmenté de 10% par rapport à celle enregistrée à la même période de 2015», conclut-il avec un large sourire…