Les journalistes de la télévision algérienne viennent de monter au créneau pour réclamer l’ouverture de ce média lourd à la société et de s’inscrire dans la dynamique de développement de l’audiovisuel privé.
Dans un communiqué rendu public cet après midi de lundi, à l’occasion du 52ème anniversaire du recouvrement de la souveraineté sur l’ex RTA, la section syndicale des journalistes de l’EPTV a exprimé sa colère face aux conditions d’exercice de leur métier.
Tout en exprimant leur satisfaction de ce que le secteur de l’audiovisuel connaisse une ouverture, ils s’interrogent sur l’avenir de l’entreprise publique de télévision «compte tenu de la situation difficile qu’elle vit».
Et aux professionnels de l’ENTV de sérier un chapelet de carences, de subjectivité et autre censures qui rythment leur travail. Le collectif souligne ainsi le «repli» de la télévision sur elle-même au moment où le secteur de l’audiovisuel «connaît une grande ouverture sur la société».
Ils pointent aussi l’absence de «cadre juridique et législatif» devant régir le fonctionnement des cinq chaînes de télé publiques. Une situation qui se répercute négativement sur l’entreprise mère depuis des années et qui a renforcé a «centralisation excessive de la décision».
Les journalistes mettent en évidence le «flou» et la «duplicité» dans le traitement des questions posées sur la scène nationale. Pour eux, la télévision fait exactement le contraire de ce que commande le service public.
Où est le service public ?
Les journalistes de la télé, ne manquent pas de souligner la «domination de l’appareil administratif et bureaucratique», dans tout le travail de l’entreprise qui est d’abord censé être celui de l’information et de la communication».
La section syndicale de la télévision nationale va plus loin en dénonçant l’absence de «toute vision d’avenir» et «d’objectifs» assignés à l’entreprise au même titre que les autres entreprises publiques du secteur comme l’APS et les journaux publics.
Plus généralement, le long communiqué des journalistes de la télévision témoigne du grand malaise qui couve dans cette entreprise que le ministre de la communication couvre de tous les superlatifs.
C’est la première fois que les journalistes de la sacro-sainte ENTV prennent leurs plumes non pas pour rapporter les communiqués des administrations publiques mais pour dénoncer leur statut de journalistes fonctionnarisés.