Les juifs d’Algérie et les pieds noirs se disputent l’archive algérienne

Les juifs d’Algérie et les pieds noirs se disputent l’archive algérienne
Hamidou Messaoudi, directeur de l’Entreprise nationale des arts graphiques (ENAG) a révélé que l’opération d’acquisition de 600 documents historiques mis aux enchères en France a été marquée par une rude concurrence entre les juifs d’Algérie et les pieds noirs.

Hamidou Messaoudi qui a assisté à cette vente aux-enchères au nom du ministère de la Culture a indiqué que « 600 documents datant de l’époque ottomane sont mis en vente aux enchères par la maison Marambat-Malafosse de Toulouse (France)», dont des cartes géographiques, livres, photographies, manuscrits et des correspondances des dirigeants militaires et officiers français en Algérie.

Notons que certains documents remontent au XVème siècle, dont la Résistance du 29 octobre 1836 à Constantine et en région de Kabylie.

Selon Messaoudi, ces documents constituent un témoignage vivant du lourd tribu payé par l’Algérie en faveur du recouvrement de son Indépendance.

Selon toujours le directeur de l’ENAG, le rachat de ce lot de document a coûté à l’Algérie 94.000 euros, dont le plus cher fut un ouvrage de deux tomes (1.500 euros) sur l’Emir Abdelkader rédigé par un général français qui a vécu la résistance menée par l’Emir Abdelkader contre le colonisateur français.

L’interlocuteur a fait savoir que la concurrence avait fait rage entre la bibliothèque nationale française et les pieds noirs, dont l’un a supplié la délégation algérienne de lui céder le livre lorsque le prix était affiché alors autour de 1.480 euros.

Le directeur général par intérim de la bibliothèque nationale a précisé que l’opération a été décidée à l’initiative d’un Algérien résidant en France qui a contacté le directeur de la bibliothèque nationale lui annonçant la mise en vente aux enchères en France de documents historiques sur l’Algérie. Du coup, l’Algérie a dépêché -via le ministère de la Culture- une délégation composée du directeur de la bibliothèque nationale et du directeur de l’Entreprise nationale des arts graphiques.

Par ailleurs, il a indiqué que les documents arriveront en Algérie le 15 ou le 20 avril prochain, dont une conférence de presse sera animée au niveau de l’ENAG avant qu’ils soient transférés à la bibliothèque nationale pour l’archivage, la réimpression et leur mise à la disposition des chercheurs et lecteurs.