L’ancien premier ministre Ahmed Ouyahia a, encore une fois, suscité une vive polémique lors de son audition, hier samedi 9 janvier, à la Cour d’Alger.
Alors qu’il avait révélé avoir vendu des lingots d’or, offert par des émirs orientaux, au marché noir, l’ancien premier ministre Ahmed Ouyahia affirme durant la même audience, qu’il « n’a jamais été corrompu ».
« Je n’ai jamais été corrompu, Mme la présidente. Je n’ai jamais perçu de l’argent dans le cadre du projet du montage automobile », a-t-il déclaré à l’adresse de la juge.
Selon ce qu’a rapporté ce dimanche le quotidien Liberté, Ouyahia affirme encore : « les supposés liens établis entre mon argent en banque et le dossier du montage automobile sont une pure fabrication du juge d’instruction. Je ne suis pas fou Mme la juge ! Je suis victime d’une cabale judiciaire ».
Sur une question concernant ses comptes en banque non déclarés, le prévenu a déclaré après l’insistance de la juge, qu’il avait tout simplement oublié, tout en insistant, que derrière ses multiples procès se cache une affaire de règlement de comptes politique.
« J’ai oublié, Mme la présidente. Comme tout être humain, j’ai oublié. J’ai oublié de déclarer mes comptes en banque », a-t-il affirmé.
350 millions de dinars en lingots d’or
En revanche, Ouyahia n’a pas manqué de lancer des révélations aussi inédites qu’étonnantes, lors de l’audience d’ouverture du procès en appel en lien avec le montage automobile et le financement occulte de la campagne électorale de 2019 de Bouteflika.
L’histoire des lingots d’or a très vite suscité une polémique et une vague d’indignation. « C’étaient des lingots d’or reçus des mains des émirs arabes du Golfe », a-t-il donc révélé.
Contre toute attente, il ajoute encore : « Je les ai vendus au marché parallèle comme c’est de tradition, pour 350 millions de dinars ».
Il s’agit donc d’un nombre important de lingots d’or offerts par « des émirs du Golfe qui viennent chasser en Algérie ».
Selon le mis en cause, il les a proposés à la Banque d’Algérie qui a refusé de les prendre. Je les ai alors vendus au marché noir pour 350 millions de dinars ».
Tout porte à croire qu’il s’agit de la provenance des 30 milliards de centimes retrouvés dans ses comptes bancaires, qu’il dit « oublié de déclarer ». Une chose est sure, cela risque d’être un tournant dans les procès de corruption qui remontent à l’époque du président déchu.