Les services des Douanes algériennes ont saisi, durant l’année 2017, plus de 700 000 lunettes de contrefaçon importées à partir des pays d’Asie et de Dubaï.
Les produits de la lunetterie et de l’optique fabriqués en Algérie sont éligibles au remboursement au niveau de la Caisse nationale des assurances sociales (Cnas). C’est ce qu’a indiqué Rachid Hessas, directeur de RH Communication. “La Cnas ne remboursera que les produits fabriqués localement. C’est une manière d’encourager les fabricants locaux pour explorer de nouvelles niches et parer aux dépenses en devises, d’une part, et de répondre à la forte demande du marché, d’autre part. Aujourd’hui, au moins une dizaine d’investisseurs sont engagés dans cette nouvelle industrie.”
Selon la même source, 544 opticiens sur les 1 500 opérateurs ont déjà signé cette convention. Interrogé par nos soins, Sid-Ahmed Bennouni, propriétaire de la société Acuitis, basée à Oran, a révélé que son entreprise produit des montures à base d’acétate de cellulose, une matière végétale, non cancérogène, avec un taux d’intégration de 100%. Entreprise-pilote dans cette industrie, qui emploie, par ailleurs, 74 personnes, Acuitis verra tous ses produits éligibles au remboursement à la Cnas. Cela étant, les services des Douanes algériennes ont saisi, durant l’année 2017, plus de 700 000 lunettes de contrefaçon frauduleusement importées par des individus et des opérateurs à partir des pays d’Asie et de Dubaï. C’est ce qu’ont indiqué, jeudi, les cadres de la Direction générale des Douanes algériennes (DGDA), affirmant que le phénomène des lunettes contrefaites tend à gagner encore du terrain et constitue un véritable problème de santé publique. Lors d’une intervention à la 12e édition du Salon international de l’optique et de la lunetterie d’Alger (Siol-2018), qui se déroule à l’École supérieure de l’hôtellerie et de la restauration (ESHR) d’Aïn Benian, les mêmes services ont révélé que pas moins de 11 millions de lunettes contrefaites ont été interceptées en moins de dix ans aux ports d’Algérie.
Selon les données du bureau chargé de la lutte contre la contrefaçon, à la DGDA, tous les produits de la lunetterie et de l’optique sont touchées par la contrefaçon, y compris les lentilles de vue, les montures, les verres, les produits d’entretien, mais aussi les lunettes de soleil frauduleusement introduites sur le sol algérien depuis des pays subsahariens, via les frontières terrestres. Selon la même source, le port d’Alger occupe la tête du hit-parade de la contrefaçon, suivi des ports d’Oran, de Béjaïa et de Skikda.
Farid Belgacem